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L'exploitation de l'uranium nigérien mécontente les Touaregs

Auteur: aghalia
Date: le 12/05/2007 à 15:34
Reportage / Nous contrôlons militairement tout le nord du Niger, la partie utile du pays. L'armée ne peut pas nous déloger. Nous ne voulons pas créer un Etat indépendant. Nous exigeons seulement un meilleur partage des richesses de l'uranium. Les Touaregs n'en profitent pas." Joint par téléphone, jeudi 10 mai, l'homme qui s'exprime ainsi, Mohamed Acharif, est le numéro deux du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), une organisation qui a commencé à faire parler d'elle en février avec les premiers accrochages qui l'ont opposée à l'armée nigérienne.

Depuis, des affrontements sporadiques ont lieu. Le MNJ affirme ainsi avoir détruit, en avril, onze véhicules de l'armée faisant plusieurs morts dans les rangs adverses avant d'attaquer un site d'Areva, le groupe français spécialiste de l'uranium. "Depuis, explique Mohamed Acharif, un ancien capitaine, nous n'avons pas mené d'autres actions. De son côté, l'armée a pilonné nos positions, sans succès. Nous sommes disséminés dans les montages du massif de l'Aïr (certaines culminent à 2 000 mètres).Ils ne peuvent rien contre nous."

Selon lui, près de 700 Touaregs auraient rejoint les rangs du MNJ dont certains revenus d'exil en Algérie et en Libye. Les militants du MNJ sont-ils en contact avec des groupes armés islamiques signalés dans le nord du Mali ? La question le surprend, tant leur mode de vie et leurs pratiques religieuses diffèrent, explique-t-il.

"RESPECTER NOS COUTUMES"

Se procurer de l'armement ne serait pas un problème. "C'est même très facile. Un marché parallèle existe, alimenté par les armes venues des pays voisins ou de Côte d'Ivoire, assure Mohamed Acharif. Avec 6 000 euros, on peut se procurer une mitrailleuse lourde et avec 100 000 euros, on a de quoi équiper des troupes pour faire du mal aux forces régulières".

Or l'argent ne semble pas manquer pour acquérir de l'armement. Les dirigeants du mouvement assurent être financés par les commerçants touaregs installés dans les pays limitrophes. "Nous ne recevons pas d'aide financière extérieure d'un Etat. On ne veut compter que sur nos propres forces", affirme l'adjoint du chef du MNJ, Abubacar Alambo.

Un peu comme au Nigeria voisin, où des mouvements revendiquent un meilleur partage des richesses pétrolières, le MNJ veut que l'exploitation de l'uranium - dont le Niger est le troisième producteur mondial - bénéficie davantage aux populations locales.

"Notre adversaire ce n'est pas Areva, dit encore Mohamed Acharif. On ne les connaît pas. Nous demandons seulement au groupe français d'embaucher plus de Touaregs, de ne pas détruire l'environnement et de respecter nos coutumes. C'est l'Etat (nigérien) que nous combattons. Et il n'y aura pas de négociations avec lui tant que l'armée occupera nos villes."

Les Touaregs du Niger n'en sont pas à leur première rébellion. Dans les années 1990, ils s'étaient déjà opposés, les armes à la main, au pouvoir central. Des négociations avaient alors abouti à un accord de paix prévoyant notamment l'intégration des anciens rebelles dans les rangs de l'armée. "L'accord n'a jamais été respecté par les responsables politiques de Niamey", dénonce Mohamed Acharif. Selon lui, si des négociations doivent s'ouvrir, la France devra s'impliquer car "c'est la France coloniale qui a confié notre sort à un pouvoir distant de nous de plus de 1 000 kilomètres."

Jean-Pierre Tuquoi


Déchets radioactifs: La "négligence fautive" d'Areva

Des associations dénoncent une "négligence fautive" dans la gestion, par une filiale d'Areva, de la mine d'uranium de Mounana (Gabon) et demandent au groupe nucléaire français de "prendre ses responsabilités" environnementales et sanitaires au Gabon et au Niger.

Dans un rapport d'enquête rendu public mercredi à Paris lors d'une conférence de presse, l'association de juristes Sherpa, en coopération avec la CRIIRAD, Médecins du Monde et les associations d'anciens travailleurs gabonais et expatriés du site pointe "l'existence d'un risque connu", "l'absence coupable d'information sur ces risques", et "le maintien volontaire dans l'ignorance".

L'enquête, similaire à celle menée à Arlit (Niger) en 2005, est notamment basée sur des questionnaires distribués à 17 anciens expatriés et à 481 anciens salariés gabonais de ce site exploité de 1960 à 1999, dans la région du Haut-Ogooue (sud-est du Gabon).

Les résultats montrent "une sous-estimation généralisée des risques sanitaires et environnementaux liés à l’activité de la Comuf (filiale de la Cogema devenue Areva) qui relève de la négligence fautive", estime le rapport, tandis qu'Areva assure n'avoir "rien à cacher" et propose la création d'"observatoires de la santé" autour des sites.

"Dans cette mine, même les expatriés descendaient en short, sans masque, sans casque", affirme Michel Brugière, directeur général de MDM.

Sur les 17 expatriés, 11 font état de cancers attestés par un médecin de MDM, dont quatre sont décédés.

Parmi les travailleurs gabonais, 243 (soit 50,5%) disent souffrir de problèmes pulmonaires, certains avec des pathologies associées (dermatologiques, ophtalmologiques ou cardiovasculaires).

"Employés et population ont été exposés parfois pendant plus de 20 ans à de la radioactivité dans l'air (poussières radioactives ou gaz radon), à l'extérieur ou dans des bâtiments construits avec des résidus radioactifs (habitations, maternité, école, marché couvert), ou encore par ingestion" (d'aliments contaminés), a expliqué à l'AFP Bruno Chareyron de la CRIIRAD.

"Nous avons bien enregistré les inquiétudes des travailleurs et proposé l'idée novatrice d'observatoires de la santé, sous l'égide des autorités nationales, avec la participation d'organismes scientifiques et d'ONG", a déclaré mercredi à l'AFP Yves Dufour, directeur des actions de solidarité et de développement dans les territoires (Activité minière, Areva).

Selon les associations, la très grande majorité des travailleurs gabonais et expatriés interrogés ont dit n'avoir jamais été informés des risques.

Durant la période d'exploitation du site, les employés gabonais bénéficiaient d'un suivi médical dans un "hôpital Comuf" mais depuis sa fermeture, ils doivent payer soins et médicaments, la plupart n'en n'ayant pas les moyens.

"Certaines pathologies peuvent se déclarer des dizaines d'années après l'exposition. Il faut que ces gens soient suivis et indemnisés", insiste le Dr Brugière.

Jean-Pierre Getti, de Sherpa, affirme que des poursuites sont envisageables notamment au pénal pour "blessures et homicides involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui".

Sur le plan environnemental, dans les années 60-70, "des millions de tonnes de résidus d'extraction d'uranium (boues radioactives) étaient simplement versés dans la rivière, souligne M. Chareyron. Ces déchets sont radioactifs de façon quasi éternelle" (75.000 ans).

Des mesures de contrôles (personnes et sites) avaient bien lieu mais les résultats n'ont jamais été rendus publics.

Les associations demandent "un état des lieux complet et indépendant" y compris après le "réaménagement" du site, financé par l'Union européenne. (le devoir avec AFP)


Source: Le Monde 12/05/2007)

Re: L'exploitation de l'uranium nigérien mécontente les Touaregs

Anigourane
Auteur: Anigourane
Date: le 12/05/2007 à 20:17
Cette phrase doit attirer l'attention de chacun d'entre, car ce débat se posera tôt ou tard. Il ne sert à rien de le fuir, il finira par nous rattraper.

L'accord n'a jamais été respecté par les responsables politiques de Niamey", dénonce Mohamed Acharif. Selon lui, si des négociations doivent s'ouvrir, la France devra s'impliquer car "c'est la France coloniale qui a confié notre sort à un pouvoir distant de nous de plus de 1 000 kilomètres."


Plus les "intello" interviennent sur ce forum plus les débats de ce genre s'imposeront. Et il est pratiquement impossible de regler les problèmes des Touareg en mettant son intelligenciat de côté. Nous constatons que les Français sont de plus en plus d'accord qu'il faille faire quelque chose. Chaque jour que Dieu fait, les média , les journalistes, les groupes de pressions, les ONG et les associations français, parfois mm de simples individus dénoncent les injustices dont les Touaregs, notamment ceux du Niger, sont victimes.

Notre combat est politique,
nous voulons avoir le contrôle politique de nos régions,
nous voulons être mis dans nos droit dans le partage de la chose publique, nous voulons également avoir des redevances sur l'exploitation de notre sous sol,
nous voulons être protégés, nous et notre environnement, des méfaits des industries implantées chez nous,
nous voulons avoir un quota juste dans le recrutement des sociétés exerçant chez nous,
nous voulons être considédés comme des compatriotes et non comme des parasites comme c'est le cas actuellment,
nous voulons notre libre circulation et celle de nos biens,
nous voulons être égaux aux autres Nigérien devant la justice et les droits de l'homme.
Voilà ce que nous voulons. Est il possible ? Si oui il n'y aura plus de rebellion des Touareg au Niger.
Je veux très sincèrement que nos autres frères Nigériens nous aident.
Au nom de la Patrie aidez nous à resoudre ces problèmes. Nous ne voulons pas de guerre, nous ne voulons pas le malheur du Niger.
Ne faussons pas le problème avec des phrases déposez les armes et venez négocier, c'est vraiment carricatural.

Je souhaite que nos frères Nigériens et nos amis Français nous aident.

Re: L'exploitation de l'uranium nigérien mécontente les Touaregs

Auteur:
Date: le 13/05/2007 à 17:08
....L équation de la question touarègue est facilement solvable bien sur si les Nigériens et maliens se comprennent et convergent sur des points communs...
Je trouve légitime les revendications du MNJ et la cause touarègue..
Je ne vois pas comment on peut prétendre avoir la paix au Niger si les autochtones ne sentent pas concerner par la gestion de leurs villes.
Tant que les touaregs et les Toubous ne sont pas impliques dans la gestion du Nord, la paix ne sera jamais possible.
Les gens ne se révoltent pas pour rien, s il y a une révolution c est parce que quelle part il y a un mécontentement et a force que certains problèmes continuent d être ignore par les responsables, eh! bien la frustration se manifeste…
Les touaregs ne luttent pour une indépendance des zones touaregs plutôt pour une implication efficace de touaregs dans la gestion de leur patrimoine et leur richesse.
Il y a bien le processus de la décentralisation qui est déclenché et bien laissons les touaregs et Toubous décider de leurs politiques a appliquer pour gérer leurs problèmes.
Le gouvernement nigérien a intérêt a être sage, si la question touarègue n est pas étudiée intelligemment et en prenant des décisions qui respectent la démocratie et les lois de décentralisations, le problème du nord constituerait une véritable bombe a retardement pour l avenir…
Il ne sert à rien de continuer dans une guerre, il faut prôner le dialogue car la guerre a tjs tournée en échec.
Parce que les Nigériens demandent d être impliques dans leurs centres de décision, que le gouvernement va commencer une guerre contre ses propres fils du pays ?
Ce n est pas sage d un gouvernement élu démocratiquement.
Le dernier rang(soit disant) de notre pays est un acte inacceptable, il faut que notre pays progresse sur une voie du succès et du progrès.
On mérite bien de choses car notre pays est un beau pays qui a toutes les chances d avenir meilleur, on doit chasser la corruption loin de nos frontières et les relations de complaisance dans la gestion du bien public.
Il faut que le MNJ et le gouvernement retrouvent la voie d’un dialogue clair et sincère pour trouver des points d accords car il n y a pas milles manières de trouver les solutions, il en a une seule : Respect de la décentralisation et de la démocratie.
Il faut que cesse cette politique de diabolisation ethnique par certains politiciens pour plus semer la haine entre les compatriotes : Respect dans la diversitéUn peuple démocrate cultivera toujours la paix ds le respect de la diversité.
Je souhaite de tout cœur que les Nigériens prennent conscience la situation désastreuse que notre pays se trouve depuis des années à cause du mal gouvernance et le manque de respect de la démocratie.
Je sais que le gouvernement actuel n'aime pas le dialogue puisqu il a entraîné notre pays dans la situation actuelle de notre pays très chaotique avec un régime qui tend à être militariste. C est un danger pour la démocratie et la paix.
Soyons patriotes et donnons à cœur la volonté de faire de notre pays, un beau pays qui retrouvera la paix et le développement, c est un défi qu il nous faut relever.
Il faudrait une rupture avec les anciennes méthodes de gestion de notre pays..
Il faut changer nos manières de faire de la politique c est un élément important pour la rupture.
Si on réussit notre rupture, je vous promets que notre pays retrouvera ses lettres de noblesses.
Que Dieu soit avec nous
Que la démocratie prône sur la dictature

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