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Actualités du Niger

Encore une pirouette de Hama Amadou

Auteur: Anara
Date: le 11/02/2011 à 12:18
Encore une pirouette de Hama Amadou


Difficile de comprendre le jeu de Hama Amadou, candidat du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA) - LUMANA AFRICA, dans cette présidentielle nigérienne. Hier, il s’était ligué contre Mahamadou Issoufou à travers une coalition dont le mot d’ordre était le ralliement au candidat le mieux placé du groupe en cas de second tour. Hama Amadou était, selon toute vraisemblance, allé dans cette coalition avec le secret espoir (peut-être la conviction ?) qu’il serait le candidat de la coalition au second tour. Cette alliance réunissant des partisans du tazartché et certains de leurs farouches adversaires d’antan ressemblait fort à un regroupement « contre-nature ». Il était clair qu’elle pouvait servir de tremplin au parti du président déchu, Mamadou Tandja, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) - NASSARA, pour revenir tout de suite aux affaires. Un tel retour, étant donné que ce parti n’a pas fait jusque-là son mea culpa pour les errements démocratiques de ses dirigeants et le mal que cela a causé au pays, signifierait, d’une manière ou d’une autre, que l’éviction de Tandja n’avait servi à rien ; Cette alliance n’avait donc pas les faveurs des anti-tazartché. Qu’à cela ne tienne, elle était bel et bien scellée ! Au regard des résultats du premier tour, le candidat de la coalition devrait être Séini Oumarou du parti de Mahamadou Tandja. En effet, l’ex-Premier ministre de Tandja a arraché le deuxième des tickets qui donnent accès au second tour. Il sera aux prises avec l’opposant historique, Mahamadou Issoufou, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) - TARAYYA, arrivé en tête de ce premier tour. Fort de l’alliance scellée contre Mahamadou Issoufou, Séini Oumarou s’apprêtait certainement à jouir de tout le soutien des membres de la coalition. Mais, coup de théâtre ! Hama Amadou, perçu comme l’arbitre de ce duel au sommet compte tenu de son rang de troisième et de son score de 19,82%, ne sera pas de la campagne contre Mahamadou Issoufou. En d’autres termes, il ne va pas respecter les termes de l’accord qu’il a scellé avec les autres membres de la coalition anti-Issoufou. Mieux, il rejoint les rangs de ce dernier. Trahison, diront certains. Realpolitik, répondront d’autres. Il est vrai que, de prime abord, Hama Amadou a trahi sa parole et, ce faisant, ses camarades de la coalition. Mais, cette dernière pirouette est plus logique si l’on est d’avis que la première qui a consisté à s’allier aux partisans de Tandja était non seulement dangereuse pour la démocratie nigérienne mais aussi aux antipodes de son propre engagement anti-tazartché. De plus, Hama Amadou a probablement compris la difficulté de convaincre ses partisans de voter pour le candidat du parti contre lequel ils ont livré, récemment, un combat sans merci. Le risque que la base ne suive pas un tel mot d’ordre n’est pas négligeable. Au-delà des calculs politiciens qui ne sauraient manquer dans de pareilles situations, Hama Amadou a visiblement compris qu’il faisait fausse route et est « revenu à la raison ». Cette volte-face, même si elle a tout d’une trahison, peut relever d’une sorte de remise en cause par Hama Amadou de son engagement contre l’opposant historique de Tandja. Si tel est le cas, on ne saurait raisonnablement lui reprocher d’avoir reconnu son erreur. C’est à la fois son devoir, son droit et tout à son honneur de savoir faire amende honorable en rectifiant le tir. Reste à savoir si son image n’est pas définitivement brouillée aux yeux des Nigériens.

Relwendé Auguste SAWADOGO
Source:
http://lepays.bf/spip.php?article4386

Les « barons » du Niger entendent ne pas insulter l’avenir

Auteur: Anara
Date: le 11/02/2011 à 22:21
Les « barons » du Niger entendent ne pas insulter l’avenir. Ils s’accrochent aux basques de Mahamadou Issoufou, le candidat de la « rupture » !


Ils sont, d’ores et déjà, quatre candidats présents au premier tour (sur les dix qualifiés) à apporter leur soutien à Mahamadou Issoufou, arrivé en tête (avec 36,06 % des voix) et bien placé pour être l’homme de la « rupture » à l’issue d’une victoire désormais annoncée à la présidentielle du 12 mars 2011. Il y a là Hama Amadou, arrivé en troisième position (19,82 % des voix), Cheiffou Amadou, cinquième (4,07 %), Moussa Moumouni Djermakoye, sixième (3,95 %) et Amadou Boubacar Cissé (1,61 %).

Au total, Issoufou serait - potentiellement - à la tête de plus de 65,5 % des suffrages exprimés lors du premier tour. C’est, bien sûr, un calcul tout à fait théorique : les candidats ne sont pas propriétaires des voix qui se sont portées sur leur nom. Mais il ne faut pas être dupe : si les perdants du 4 février 2011 apportent ainsi leur soutien à Issoufou, c’est qu’ils ont conscience que le vent de l’Histoire souffle en faveur de la « rupture » bien plus que de la « continuité ». Et que les électeurs nigériens veulent un changement de régime : Issoufou est « l’opposant historique » à Mamadou Tandja et au MNSD tandis que son challenger, Seyni Oumarou, n’a débuté en politique que tardivement, étant nommé au gouvernement, pour la première fois, au lendemain de l’élection de Tandja (24 novembre 1999) et ayant été son premier ministre de 2007 à 2010, autrement dit alors qu’il devenait évident que le chef de l’Etat était plus que jamais soumis à la pression de ceux qui voulaient le voir perdurer au pouvoir (pour leur plus grand profit, bien évidemment !).

Issoufou doit bien rire. A la veille du premier tour, toute la classe politique semblait s’être mobilisée contre lui au nom de « Tout sauf Issoufou », mettant en place une « alliance » de circonstance (cf. LDD Niger 055/Lundi 7 février 2011) qui n’aura pas résisté à la publication des résultats du premier tour. Issoufou en tête, et même largement en tête, il devenait évident que la « rupture » était à l’ordre du jour. Hama Amadou, Cheiffou Amadou et Amadou Boubacar Cissé viennent donc de rompre l’accord de soutien au mieux placé pour le second tour et, du même coup, Seyni Oumarou se retrouve bien seul. Mais qui pouvait penser que les Nigériens avaient occupé la rue et que l’armée avait « viré » Tandja du pouvoir pour y ramener celui qui apparaît comme son (très pâle) continuateur ? Les « Amadou » ont donc allumé la mèche qui devrait permettre de tourner la page du « pouvoir MNSD ». Vue l’ambiance qui règne aujourd’hui en Afrique, pas question de prendre des risques avec un électorat nigérien qui sait, aussi, à l’occasion, descendre dans la rue et imposer la règle du jeu.

Issoufou ne sera sans doute pas dupe non plus de ce subit coup de foudre de ses adversaires d’hier pour sa politique de « rupture ». Il y a toujours, au Niger, des places à prendre dans le cadre de ces coalitions qui sont le fondement du mode de production politique très éclaté et fortement régionalisé. Il sait aussi que ce qui se passe en 2011 est sans commune mesure avec ce qui s’est passé en 2004 ou en 1999, lors des précédentes présidentielles. La présidentielle 2011 est celle du « ras-le-bol » des populations à l’égard d’une classe politique qui « part en sucette » dès qu’il y a un monceau de dollars à l’horizon.

Pendant quelque temps (il ne faut pas rêver), compte tenu de ce qui s’est passé à Tunis et de ce qui se passe au Caire, à Sanaa et ailleurs sur le continent africain ou dans sa proximité, les responsables politiques vont adopter un profil plus soft. Le changement est à l’ordre du jour ; ce n’est pas une simple alternance, c’est une « rupture ». Issoufou sait qu’il surfe sur cette vague ; à lui d’être suffisamment rigoureux sans être rigide pour ne pas se faire confisquer sa victoire - et plus encore son pouvoir - par ceux qui ont déjà beaucoup « mangé » mais ne sont pas pour autant gavés. En matière de gestion politique, l’anorexie connaît pas.

Hama Amadou a été un jeune homme pressé à qui tout réussissait. Cabinet présidentiel, gouvernement, secrétariat général de l’ex-parti unique (le MNSD), il était bien placé dans les coulisses du pouvoir pour apparaître sur le devant de la scène quand le rideau du multipartisme s’est levé. A 45 ans, il était premier ministre. Et le restera jusqu’à l’irruption des militaires dans le scénario en 1996. Ibrahim Maïnassara Baré assassiné, la « démocratie » réinstaurée, Tandja élu président en 1999, Hama Amadou le redeviendra apparaissant comme un successeur putatif. Jusqu’en 2007 où tout se déglingue. Motion de censure, prison, exil, etc. Hama Amadou tente de se refaire une virginité en quittant le MNSD - dont il était devenu le patron - pour créer le MODEN-FA qui n’a pas encore prouvé qu’il était un outil de conquête du pouvoir (même s’il a fait, aux élections de 2011, pratiquement jeu égal avec le MNSD).

Hama Amadou est encore à un âge où la présidence ne lui est pas fermée. Ce n’est pas le cas de Cheiffou Amadou : bientôt 70 ans ! Et un long parcours politique : il a été le premier ministre de la transition au lendemain de la conférence nationale de 1991 à 1993 après avoir dirigé l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale). Tandja en a fait le président du CESOC, le conseil économique et social du Niger. Arrivé en cinquième position à l’issue du premier tour de la présidentielle du 4 février 2011, il réalise un score plus faible encore que lors du précédent scrutin, en 2004, où il avait obtenu 6,35 % des voix se hissant ainsi à la quatrième place derrière Tandja, Issoufou et Mahamane Ousmane.

Moussa Moumouni Djermakoye est le président de l’ANDP, un parti créé par son frère, figure emblématique de la vie politique nigérienne : Adamou Moumouni Djermakoye, décédé lors des manifestations anti-Tandja du printemps 2009 (cf. LDD Niger 040 et 041/Lundi 15 et Mardi 16 juin 2009). Mais il n’a pas son parcours exceptionnel et reste en marge de la classe politique : en 2004, à la présidentielle, son frère avait engrangé 6,07 % des suffrages, lui n’a pas passé la barre des 4 % (3,97 %) lors du premier tour 2011.

Le quatrième larron à avoir rejoint le camp de « tous pour Issoufou » (dans l’espoir que ce sera en fin de course : « Issoufou pour tous ») s’appelle Amadou Boubacar Cissé. Il est le leader de l’UDR mais vient du MNSD. Il a été un très éphémère (deux semaines) premier ministre en 1995 quand Mahamane Ousmane était président de la République ; il sera remplacé à ce poste par… Hama Amadou. Ingénieur de l’Ecole nationale des ponts et chaussées de Paris, c’est un technocrate - ils sont rares au sein de la classe politique nigérienne - qui a fait toute sa carrière à la Banque mondiale (il sera, en 2001, nommé vice-président de la Banque islamique de développement). Il reviendra cependant à la primature fin 1996 après avoir participé activement à la campagne du général Ibrahim Baré Maïnassara (qui a été la bête noire de Issoufou et de Hama Amadou) et avoir été son ministre de l’Economie et des Finances avec le titre de ministre d’Etat ; mais, là encore, ce ne sera qu’un bref passage : moins d’un an !

Au total, ceux qui s’agrippent aux basques de Issoufou forment un meeting pot quelque peu indigeste au sein duquel on retrouve d’anciens alliés au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR) - qui voulait organiser la défense des acquis de la conférence nationale de 1991 : démocratie, Etat de droit, liberté d’expression… -, mais aussi des « pro-tazartché ». S’il gagne la présidentielle 2011, Issoufou va devoir faire un sérieux tri parmi ses nouveaux amis. Et leur rappeler que ce sont les électeurs qui ont voté ; pas les leaders des partis ! Et qu’il aura été élu pour changer les comportements ; et donc les hommes !

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique
http://www.lefaso.net/spip.php?article40742&rubrique7

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