Destination Terre > Afrique > Niger

Pour une solution commune à la problématique de la paix et de la sécurité dans nos deux pays. Un forum sur la paix et la sécurité dans le nord Mali et le nord du Niger a regroupé les 25 et 26 février derniers plusieurs participants venus de ces deux pays. Organisé à l'initiative du Haut Commissariat à la Restauration de la Paix (HCRP), ce forum s'est tenu à l'Hôtel Ténéré de Niamey. L'ouverture a été présidée par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de la Décentralisation, M. Albadé Abouba. Il s'agit pour les deux pays d'échanger sur les voies et moyens d'un retour durable de la paix et de la sécurité dans les parties de leur territoire affectées par le problème d'insécurité depuis plus de deux ans. Ce forum a regroupé les autorités administratives, notamment les Gouverneurs des régions de Gao et Kidal au Mali, Tillabéry et Agadez au Niger, ainsi que des élus nationaux et locaux issus de ces régions, les responsables coutumiers (chefs traditionnels, chefs de tribus, dignitaires, leaders religieux, etc.) et les partenaires au développement intervenant dans le domaine de la restauration de la paix dans les deux pays. A travers l'organisation de ce forum, les deux pays manifestent leur volonté commune de créer les conditions d'une paix durable dans leurs zones touchées par l'insécurité. Dans son introduction, le Haut Commissaire à la restauration de la Paix, M. Mohamed Anako, a exprimé sa satisfaction pour la tenue de cette rencontre et surtout l'opportunité qu'elle offre à nos deux pays d'échanger sur un sujet crucial les concernant. En ouvrant les travaux, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, M. Albadé Abouba, est revenu sur les résultats encourageants enregistrés par notre pays dans le domaine de l'intégration et de la réinsertion des ex-combattants des rebellions des années 1990. Il a aussi évoqué les progrès réalisés dans le domaine institutionnel et le développement des zones touchées. Plusieurs actions ont à cet effet été exécutées. Il s'agit entre autres de l'intégration des ex-combattants au sein desForces de Défense et de Sécurité, leur recrutement dans la Fonction Publique, dans les écoles et institutions de formation, leur réinsertion socioéconomique à travers la mise en place de projets de développement dans les zones affectées. Mais, déplore le Ministre d'Etat Albadé Abouba, malgré ces efforts, nos pays assistent à ''une résurgence d'actes de violence gratuite et aveugle''. "Ces agissements qui ont cours depuis 2007 dans les parties septentrionales de nos deux pays, relèvent plutôt du grand banditisme, voire du terrorisme alimenté par des trafics en tous genres'', dira le ministre d'Etat. Il a par ailleurs réaffirmé le souci des gouvernements malien et nigérien à créer les conditions d'un retour rapide et durable de la sérénité, de la paix et de la quiétude sociale dans les régions affectées par les conflits. Après la cérémonie d'ouverture, les travaux se sont poursuivis avec notamment des exposés, échanges et débats sur des thèmes relatifs à la paix et à la sécurité dans les zones nord du Mali et du Niger.
Un panel d'experts issus de l'Université, de la Société civile et des services de l'Etat a été mis à contribution pour entretenir les participants sur les enjeux de ce forum, les voies et moyens pour l'instauration d'une paix durable dans les zones affectées par l'insécurité.

Source : Siradji Sanda sur Le Sahel Dimanche du 27/02/09

Les conflits, comme les luttes de classes, sont les moteurs de l’histoire de l’humanité, des passages obligés pour une existence meilleure. Ce n’est pas tant qu’ils soient si nécessaires au point de les créer juste pour obéir à un déterminisme naïf mais c’est qu’ils sont inéluctables dans la vie de toute société humaine, chaque fois que des habitudes sont bousculées, des consensus rompus ou des intérêts menacés. C'est-à-dire tous les jours, là où règnent la force et l’égoïsme, plus rarement dans un système fondé sur le respect du droit et des principes d’équité et de justice.

Alors, la stabilité d’une nation est fonction de la capacité de ses dirigeants à trouver et à instaurer un modus vivendi entre les citoyens autour de règles et de valeurs acceptées par tous. Pour que stabilité rime avec paix, il est nécessaire que le pouvoir en place soit légitime et à même de prévoir et de canaliser les inévitables tensions, puis de les gérer avant qu’elles ne dégénèrent en conflits ouverts et en violences incontrôlables. C'est-à-dire tout simplement qu’il dispose d’une Justice indépendante et bien pourvue pour accomplir sa mission.

Ce qui est loin d’être le cas au Niger où la Loi Fondamentale, elle-même, est à l’origine de l’injustice et de l’impunité qui ont permis au régime actuel de s’installer au pouvoir et de perdurer à la tête de l’Etat.

A l’origine de l’irrédentisme touareg, la nature de l’Etat en place depuis plus de 30 ans et la politique minière