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Forum des voyageurs au Niger

Arts, Culture et Société du Niger

desert rebel en tournée en europe

Auteur: ounolame
Date: le 01/10/2006 à 17:00
concert desert rebel en tournée en europe

22/09 Barcelone, ESP – BAM Festival Rambla del Raval
www.bcn.es/bam/

24/09 Biscarosse, 40 bordeaux – Festival Greenpeace avec Mouss et Hakim “Les Motivés”*
www.greenpeace.com
http://www.nonaumissilem51.org/

29/09 Toulouse, 31 – Rencontres Toucouleurs

06/10 Firminy, 42 – Firmament(saint etienne)

07/10 Saint-Paul-le-Jeune, 26 – Festival Images & Paroles d’Afrique

14/10 Tours, 37 – Bateau Ivre

19/10 Montpellier, 34 – Victoire 2

20/10 Marseille, 13 – Espace Julien *Option avec Watcha Clan

21/10 Pontivy, 56 – venue TBA*
28/10 Calvi, 2B – Festival du Vent

03/11 Massy, 91 – Festival Les Primeurs


04/11 Fougères, 35 – venue TBA

07/11 Paris, 75 – Cabaret Sauvage(concert evenement de la tournée avec presentation du dvd les ishumars "les rockeurs oubliés du desert"

17/11 Agen, 47 – Florida

18/11 Bourg-les-Valence, 26 - Festival Images & Paroles d’Afrique

24/11 Gennevilliers, 92 – Festival Chorus des Hauts-de-Seine

25/11 Achères, 78 – Sax.



DESERT REBEL : CULTURE EN RESISTANCE.
Les Touaregs ou la guerilla des sables.
Abdallah Ag Oumbadougou, chantre de la rebellion touarègue.
Desert Rebel, projet musical solidaire.
Desert Rebel, le film.

Un autre monde est possible !

La musique qui circule au-delà des frontières est un moyen de préservation et d'enrichissement des cultures, mais aussi l'ambassadeur privilégié des échanges, des rencontres, de formes de dialogues qui se transforment parfois en projets artistiques ambitieux. Aujourd'hui, alors que la planète est secouée par des conflits politiques et des désastres naturels sans fin et que la menace du "choc des civilisations" tétanise les rapports Nord-Sud, la culture est un enjeu majeur de la paix et de l'entente entre les peuples. En s'inscrivant dans l'économie mondialisée, les projets artistiques prennent un sens qui ne se résume pas au seul plaisir esthétique ou au divertissement : les ressources culturelles, comme les ressources naturelles, doivent faire l'objet d'un échange équitable, basé sur la solidarité.

C'est à partir de cette réflexion, à la suite d'une rencontre entre des musiciens touarègs et français au Niger, que le projet Desert Rebel est né. Pour ses iniateurs, ce projet est la tête de pont d'une série d'initiatives musicales et documentaires en développement, "Culture et résistance" : culture comme résistance à l'oppression politique et marchande, et résistance à l'uniformisation et à la marchandisation de la culture. Promouvoir les activités citoyennes d'artistes engagés, soutenir l'expression de cultures menacées, faire connaître l'histoire, la vie, le combat de minorités opprimées : à travers des expériences de "culture équitable", artistes du Nord et du Sud s'associent pour faire vivre des projets générateurs de revenus dont une partie sert des réalisations locales. Désert Rebel, premier volet d’une série qui présentera d’autres expériences musicales à travers la planète, permettra de financer une école de musique créée par des artistes touarègs à Agadès.

Les Touaregs ou la guerilla des sables.

Les Touaregs, " les seigneurs du déserts", "les hommes libres", comme ils s'appellent eux-mêmes, suscitent toujours la fascination par leur mode de vie en totale harmonie avec l'environnement naturel hostile du Sahara. Pourtant, au delà des resplendissantes images folkloriques qui alimentent l'industrie touristique, le peuple des "hommes bleus" est frappé depuis des décennies par d'innombrables viscissitudes menaçant son intégrité culturelle et sociale traditionnelle.

Vieille aristocratie guerrière berbérophone, les Touaregs se répartissent aujourd'hui entre cinq Etats issus de la décolonisation : nord du Burkina Faso, Libye, Algérie, Mali et Niger, où ils sont les plus nombreux (700000) et représentent un tiers de la population. Nomades, fiers, rebelles, réfractaires à toute tentative d'asservissement politique et économique, célèbres pour leurs rezzous (pluriel de razzia) contre les populations sédentaires qu'ils pillaient, voire soumettaient à l'esclavage, avant de les assimiler culturellement, les Touaregs unis par la langue berbère et l'islam sont morcellés en une multitude de segmentations tribales, sociales et ethniques.

Les indépendances nationales se sont traduites pour eux par le renversement de leur domination traditionnelle sur les populations sédentaires négro-africaines, dont les élites, héritières des commandes de l'Etat postcolonial, vont pouvoir assouvir une vengeance historique contre leurs anciens maîtres. Cet antagonisme entre populations nomades et sédentaires est à l'origine de sanglants conflits qui s'amorcent dés les années 1961-63.

L'irruption de la modernité, le remplacement des caravanes chamelières par des camions, entraîne le déclin de l'économie touarègue fondée sur le commerce transsaharien et l'élevage du dromadaire. Leur mise à l'écart du développement économique, le chômage, la répression politique, les sécheresse dramatiques qui déciment les élevages, la sédentarisation forcée, la désertification, la famine, provoquent l'éxil des Touaregs vers les bidonvilles de Niamey, Bamako, Dakar ou Lagos. Mais la plupart préfèrent migrer vers l'Algérie et surtout la Lybie, attirés par la prospérité pétrolière et les discours pansahariens du colonel Khadafi, dont ils iront former les bataillons de la Légion islamique créée à la fin des années 70. Près de 5000 Touaregs ont combattu à un moment ou à un autre au sein de cette légion principalement engagée au Tchad. D'autres iront combattre au Liban ou au côté du Front Polisario qui défend la cause des Sahraouis du Sahara occidental face à l'État du Maroc.

A la fin des années 80, avec la baisse des cours du pétrol et la dégradation de la situation économiques et sociale en Algérie et en Libye, les Touaregs devenus un fardeau sont incités ou forcés à rentrer au pays, rompant le fragile équilibre de régions pauvres et marginalisées. Un mouvement de contestation politique à l'encontre des pouvoirs centraux se développe, les manifestations étudiantes et les grèves se font de plus en plus nombreuses.

C'est toutefois le mouvement des rebelles touaregs, centré essentiellement autour d'Agadès, au Niger, qui menace le plus le gouvernement. Le massacre de Tchin Tabaraden commis le 7 mai 1990 par l'armée nigérienne contre des Touaregs enclanche la multiplication des fronts armés touaregs. La guerilla des sables et les exactions commises par l'armée nationale contre les populations civiles se poursuivent jusqu'à la fin des années 90.

Abdallah Ag Oumbadougou, chantre de la rebellion touarègue.

Enfant du Niger postcolonial qui obtient son indépendance en 1960, Abdallah Ag Oumbadougou est né vers 1962 à Tchimoumounème, département d'Agadès, alors que par des insurrections rapidement écrasées, les Touaregs expriment leur refus d'être considérés comme des citoyens de seconde zône. Il achète sa première guitare à l'âge de 16 ans, apprend en autodidacte à se servir de cet instrument. Pionnier de la guitare électrique au Niger, il compose ses premières chansons librement inspirées des mélodies ancestrales, marquées par l'histoire et la cause du peuple Touareg.

Les sécheresses de 1973 et 1974 anéantissent le pays pendant six ans. Les stocks de produits alimentaires découverts au domicile de ministres de Diori, premier président du Niger et candidat unique soutenu par la France, portent un coup fatal au pouvoir. Diori est renversé lors d'un coup d'État sanglant et Senyi Kountché, un militaire, prend sa place à la tête du pays. Il reste cinq ans au pouvoir avant de s'éteindre à son poste. Le colonel Ali Saibou le remplace, non sans promettre d'instaurer la démocratie et de lancer des réformes, qui ne voient jamais le jour.

Les décennies 70 et 80 sont marquées par les effets de la sécheresse, provoquant un exode massif des jeunes.

En 1984, Abdallah Oumbadougou fait partie des nombreux exilés qui s'expatrient en Libye, où il fonde en 1987 le groupe Tagueyt Takrist Nakal, "Construire le pays", qui appelle à l’unité du peuple Touareg.

Entre 1991 et 1995, ses compositions interdites par les autorités nigériennes se répandent à travers tous les campements de réfugiés du Niger au Mali, en Algérie, au Burkina Faso et en Libye grâce aux cassettes pirates qui circulent clandestinement. Ses chansons en tamashek qui célèbrent l’amour, se plaignent de la dureté de l’exil et de la nostalgie du pays, font naître sa légende à travers le désert. Abdallah, comme ses cousins maliens du groupe Tinariwen, n’hésitera pas à franchir secrètement la frontière pour rejoindre kalachnikov à la main la guerilla opposées aux troupes régulières. Mais ses véritables armes sont avant tout sa guitare et son magnétophone à piles sur lequel il enregistre ses chansons. Les accords de Paix d’avril 1995 permettent son retour d'éxil marqué par un concert à Niamey devant plus de 2000 personnes. Il réalise alors, après toutes ces années d’absence, l'ampleur de sa popularité auprès de tous les Nigériens.

Depuis, Abdallah met à profit sa notoriété pour former les jeunes à la musique et à la guitare : il a fondé avec des amis l'association Takrist N'Tada, "Sauvegarde du patrimoine culturel traditionnel", destinée à promouvoir la culture nigérienne, à aider les jeunes musiciens et à défendre les droits des artistes.

En 2000, il fait construit une première école à Arlit, suivie d’une seconde en 2003 à Agadès, la plus grande ville du nord Niger. Aujourd'hui, la scolarisation est l'objectif principal de nombreux Touaregs, conscients que la survie de leur identité en dépend.

Desert Rebel, projet musical solidaire.

Le projet Desert Rebel, initié par Farid Merabet, l'imprésario des Bérurier Noir, et François Bergeron, réalisateur de leur DVD, est né à la suite d’un voyage au Mali et de la rencontre avec le groupe touareg du Niger Takrist n’Akal et de son leader Abdallah Oumbadougou, porte-parole emblématique de la rébellion touarègue.

Des moments magiques en plein désert en compagnie des musiciens touaregs branchant leurs guitares électriques sur la batterie de 4-4 pour quelques concerts improvisés donnent envie de faire connaître ces bluesmen des sables. Entre le désir d'échapper aux contraintes de la télévision de divertissement et des circuits de distribution de l'industrie musicale standard, l'idée d'un projet culturel solidaire, dont les bénéfices seraient répartis entre partenaires du Nord et du Sud, s'élabore sur le modèle du commerce équitable.

Au Festival d'été de Québec en 2004, Farid et François rencontrent Guizmo de Tryo et d'autres artistes sensibles à ce type de projet. En mars 2005, avec Amazigh Kateb (Gnawa Diffusion), Gyzmo (Tryo), Daniel Jamet (Mano Négra), ils se rendent dans les dunes du Nord Niger à la rencontre d’Abdallah Oumbadougou et de ses musiciens. Des liens musicaux et humains se nouent aussitôt, musiciens français et touarègs élaborent ensemble des morceaux qui rencontrent un succès immédiat lors d'une mini-tournée locale.

Deux mois après leur rencontre aux Niger, les membres de ce nouveau collectif, Desert Rebel, auquel viendront se joindre Sally Nyolo du groupe Zap Mama, Imhotep du groupe IAM, Junior Cony, Benj Sportes se retrouvent en Bretagne dans le studio de Guizmo, pour peaufiner et enregistrer les chansons nées dans les dunes.

Depuis, ils se sont produits en concerts dans de nombreux festivals, de Québec aux TransMusicales de Rennes en 2005, et leur programme 2006 est déjà très chargé.

Leur rêve serait d’éditer un album distribué par le réseau des points de ventes spécialisés dans le commerce équitable. Un système qui permettrait de reverser une taxe de 6 % aux musiciens touaregs, favorisant ainsi des projets de développement locaux (écoles de musique,studio image et son,sites Internet, etc.)

Si les musiciens du Sud ne perçoivent pas d'argent sur la vente des CD qu'ils enregistrent, ils devraient être intéressés aux droits d'exploitation en Europe, sur le modèle du commerce équitable qui permet aux petits exploitants de recevoir leur dû et de développer des projets locaux.

Desert Rebel, le film.

Toute l'aventure de Desert Rebel, du voyage musical dans le désert aux sessions de studio en Bretagne, des concerts improvisés autour d'un campement aux grandes scènes d'Europe et d'Amérique, fait l'objet d'un documentaire réalisé par François Bergeron. La découverte de la musique et des instruments touarègs par les musiciens français, la confrontation des guitares électriques, les conversations en camion le long des pistes et autour des feux, l'interférences des apports musicaux dans la création collective…

Entouré de ses proches, musiciens et anciens compagnons d’armes, Abdallah raconte les péripéties dramatiques liées à l'histoire de la guerilla, les français s'initient au mode de vie touarègue. Cheichs indigo savamment noués et amples gandouras couleur pastel de l'élégance saharienne, cérémonie du thé, chants de femmes, paysages lunaires et villages de briques séchées…

La caméra discète et attentive saisit en plans séquences des moments de vie quotidienne, la beauté inépuisable de la lumière, des visages, de l'espace, et l'intensité toute en rupture des concerts. Le film articule les différentes étapes de la création musicale avec le récit des luttes du peuple touarèg pour sa dignité par ceux qui les vivent et en sont les porte-paroles.

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