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Vieille ville d’Acre

Acre est une ville portuaire fortifiée historique où les établissements humains se sont succédés sans interruption depuis l'époque phénicienne. La cité actuelle est caractéristique des villes fortifiées ottomanes des XVIIIe et XIXe siècles, avec sa citadelle, ses mosquées, ses khans (caravansérails) et ses bains publics. Les vestiges de la ville des Croisés, qui datent de 1104 à 1291, sont pratiquement intacts, tant en sous-sol qu'en surface, donnant une image exceptionnelle de ce qu'étaient l'organisation de l'espace urbain et les structures de la capitale du royaume des Croisés de Jérusalem, au Moyen-Age.

Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2001.

Histoire du site

Dans l'Antiquité, Acre se dressait sur le Tell d'Akko (ou Tell El Fukhar), à 2,5 km environ à l'est de la vieille ville. Le peuplement de la colline semble avoir commencé au début de l'âge du bronze (vers 3000 avant notre ère). Aux alentours de 1900 avant notre ère, la ville est fortifiée au moyen d'un haut rempart de terre, doté d'une porte de briques orientée vers la mer. Lorsque les Israélites conquièrent la terre de Canaan, Acre est une des villes attribuée à la tribu d'Asher. Dans les siècles qui suivent, elle passe sous le contrôle des Assyriens au IXe siècle avant notre ère, puis devient une ville phénicienne entre le VIe et le IVe siècle avant notre ère sous la domination perse. Suite à la conquête de la région dans son ensemble par Alexandre le Grand et à sa mort prématurée, la région autour d'Acre est d'abord dirigée par la dynastie hellénistique des Ptolémée d'Égypte puis par les Séleucides de Syrie.
La ville actuelle est fondée sur la péninsule au début de la période (IIIe-IIe siècles avant notre ère) et baptisée Ptolémaïs Antioche, du nom de son fondateur, Ptolémée II, roi d'Égypte. Il subsiste de cette période des traces de fortifications, un mur et une tour. Acre, de par sa position stratégique et son port naturel, devient un centre international de commerce.
Ayant fait partie pendant une courte période du royaume des Asmonéens au Ier siècle avant notre ère, la ville tombe aux mains des Romains en 63 avant notre ère et est intégrée à la province de Syrie ; elle se voit accordée le statut de colonia. Les premiers pèlerins chrétiens traversent Acre pour se rendre à Jérusalem. En 330, à la période byzantine, cette région passe sous le contrôle de l'empire romain. C'est une ère d'expansion économique et démographique, qui voit s'ériger des centaines d'églises et de monastères partout en Terre Sainte. Les grandes villes s'agrandissent encore et sont encerclées de nouveaux systèmes de fortifications ; quant à Acre, elle conserve son statut de principal port de la région.
Au début de la période arabe (638-1099), alors que la ville, qui a retrouvé son nom originel d'Akko, est intégrée au Califat du Caire, nombre des cités du pays sont abandonnées et détruites. L'importance d'Acre en tant que port international décroît, et les limites de la ville sont révisées afin d'inclure plusieurs quartiers autour du port, où stationne une flotte musulmane. La reprise économique d'Acre prend son essor aux Xe et XIe siècles ; le port et les remparts de la ville sont reconstruits.
La période croisée d'Acre commence en 1104, cinq ans après la chute de Jérusalem. Baudouin Ier, roi de Jérusalem, et la flotte commerciale génoise s'associent pour assiéger Acre depuis la terre et la mer, jusqu'à ce que la ville tombe aux mains des Croisés. Un nouveau modèle particulier de peuplement évolue alors, caractérisé par des quartiers bien définis et autonomes. Le roi s'installe dans le quartier nord de la ville, où il construit un palais fortifié.
Les marchands génois, vénitiens et pisans bâtissent des quartiers autonomes à proximité du port. Par ailleurs, les ordres militaires s'installent non loin - les Hospitaliers au nord de la ville et à l'ouest du palais, les Templiers au sudouest de la ville, et les chevaliers teutoniques près de la muraille orientale. Les autres quartiers importants sont ceux du Patriarche (où fut construite l'église de la Sainte- Croix, principale cathédrale d'Acre), des marchands français (le quartier provençal) et des marchands anglais. Des marchands musulmans et juifs s'installent également dans la ville.
Beaucoup d'édifices publics sont érigés - bâtiments fortifiés, églises, bains publics, boulangeries, cours et hôtels pour les pèlerins et les marchands, halles de marché - mais aussi des résidences privées. Pendant les deux siècles qu'elle passe sous la houlette des Croisés, Acre se transforme en une ville commerciale riche et prospère. Mieux que toute autre, elle symbolise les échanges entre les cultures orientale et occidentale.
En 1187, après la débâcle de Hattin et la destruction de l'armée des Croisés, les Musulmans conquièrent l'ensemble des terres des Croisés, et Acre leur appartient pendant quatre ans. Ce n'est qu'en 1191 que la Troisième Croisade, menée par Richard Coeur de Lion, aboutit à la reconquête d'Acre et des régions côtières attenantes. Un second royaume franc est instauré : Acre en est la capitale, car les Croisés n'ont pu reprendre Jérusalem.
De 1191 à 1291, le deuxième royaume des Croisés étend ses frontières. De nouveaux quartiers sont construits, tels Monmizar, au nord, et Acre est dotée d'un nouveau double rempart. D'autres palais, églises et bâtiments publics sont érigés, à une époque où, en Occident, on passe du style roman au gothique : une évolution du style reflétée à Acre, où de récentes fouilles ont révélé des bâtiments illustrant la transition entre les deux styles et l'établissement du style gothique au XIIIe siècle.
La période mamelouke (du nom des souverains musulmans d'Égypte) commence en 1291 avec la conquête d'Acre et se poursuit jusqu'en 1517. Acre fait partie du territoire mamelouk de Gaza. La ville est détruite et totalement désertée ; seuls subsistent quelques bâtiments autour du port. marchands qui visitent Acre aux XVIe et XVIIe siècles la décrivent comme une ville fantôme, où se dressent encore quelques rares structures de l'époque des Croisés, certaines émergeant de la terre, d'autres enfouies. La reconstruction ne commence qu'au milieu du XVIIIe siècle, sous Daher El Amar, qui rénove le port, y installe officiels et marchands, se fait bâtir un palais et reconstruit les fortifications.
L'érection de l'Acre ottomane aux XVIIIe et XIXe siècles enterre les vestiges de la cité des Croisés et, ainsi, les préserve. En 1799, le nom d'Acre accède à la célébrité mondiale, lorsque Napoléon ne parvient à prendre la ville, alors sous l'égide du souverain turc Ahmed El Jazar, après un long siège.
Au XIXe siècle, Acre jouit d'un renouveau de croissance économique. Des mosquées, des bains publics et des caravansérails sont construits. De riches marchands s'y installent, et construisent de grandes demeures dans le style néo-classique oriental de la fin du XIXe siècle.
En 1868, Bahá'ulláh, fondateur du bahaïsme, arrive à Acre, prisonnier de l'empire ottoman. Il y passera les 24 dernières années de sa vie, d'abord emprisonné dans la forteresse de la ville, puis assigné à résidence dans un petit bâtiment de la vieille ville. C'est durant son séjour à Acre que Bahá'u'lláh écrit son oeuvre majeure, celle qui énonce les lois et préceptes suivis par les adeptes du bahaïsme. Il est libéré vers la fin de l'année 1870 et s'en va vivre sur une propriété proche, en dehors de l'enceinte de la ville. Il y meurt en 1892. Sa dépouille y est enterrée, et sa tombe demeure aujourd'hui encore un lieu saint de pèlerinage pour les adeptes du bahaïsme.
Après la prise d'Acre en 1918 et le mandat de la Ligue des Nations qui leur donne le contrôle de la Palestine, les Britanniques transforment la forteresse en prison. Plusieurs éminents colons juifs y sont emprisonnés, et des pendaisons y ont lieu. Les Britanniques étendent la ville au-delà des murailles, construisant des habitations et des bâtiments administratifs. Toutefois, ils ne font rien pour altérer le tissu de vie dans l'enceinte de la vieille ville. Le port tombe en désaffection lorsque le port de Haïfa, plus moderne, le supplante.
Après l'indépendance d'Israël en mai 1948, seuls quelques résidents musulmans demeurent dans la vieille ville, mais après la fin de la lutte, beaucoup d'Arabes palestiniens venus d'autres villes arrivent pour s'installer dans les vieux quartiers, tandis que les Juifs s'installent en grand nombre dans les nouveaux. Actuellement, les cinq mille habitants de la cité fortifiée sont exclusivement arabes, avec quelques 80 % venus d'autres régions d'Israël.

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