Destination Terre > Europe > Slovaquie

Levoča, Spišský Hrad et les monuments culturels associés

C’est l’un des ensembles de bâtiments militaires, politiques et religieux des XIIIe et XIVe siècles les plus étendus d’Europe orientale, dont l’architecture romane et gothique est demeurée remarquablement intacte.
L’extension porte sur le centre historique de la ville de Levoca, fondée au cours des XIIIème et XIVème siècles, au sein d’une enceinte fortifiée. L’essentiel du site a été préservé et on y trouve l’église Saint-Jacques avec ses dix autels du XVème et XVIème siècles, une collection remarquable de retables en bois polychromes de style gothique tardif, dont le maître-autel à retable, de 18,6 m de haut, édifié vers 1510 par Maître Paul.

Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1993.

Histoire du site

Spišsky Hrad
Le château de Spišsky Hrad est juché sur un site spectaculaire, une colline sur la plaine de Slovaquie occidentale. Les premières habitations sont installées sur le site dès la période néolithique (Sème millénaire av. J.C.). Le site est ensuite peuplé durant l'âge du bronze et au 1er siècle après J. C., époque à laquelle il s'agit d'un centre fortifié politique et administratif du peuple Púchov. Le site est également fortifié durant 1' empire de Grande-Moravie (9ème siècle après J.C.).
La construction du château est lancée au début du 12ème siècle, mais la structure d'origine, bâtie sur une faille géologique, s'effondre. Le château est reconstruit dans la première moitié du 13ème siècle, pour servir de défense contre les Tatars venus de l'est. Le palais roman est terminé en 1249 et le donjon en 1270. Suite à des dégâts importants occasionnés par les armées de Matthias Cak au début du 14ème siècle, le château est reconstruit en style gothique avec une importante partie d'habitations comportant son propre portail d'accès. Des bâtiments sont rajoutés au 15ème siècle et des réparations lourdes sont entreprises aux 17ème et 18ème siècles. Le château sert de garnison jusqu'en 1780 ; il est alors abandonné à la suite d'un incendie catastrophique et il tombe en ruines.
Au 12ème siècle, la ville de Spišské Podhradié est fondée à la base du château ; celle-ci, fortifiée à 1' époque, sera rapidement séparée du château. La première église, détruite lors d•une attaque Tatare, est reconstruite en style roman en 1258-73, vraisemblablement par les mêmes maçons italiens qui avaient travaillé à la construction du premier château. Les privilèges dévolus aux zones urbaines sont accordés en 1321 et Spišské Podhradié devient un grand centre textile avec une importante communauté saxonne au !Sème siècle ; à cette époque, la ville est en grande partie reconstruite et fortifiée mais elle connaît le déclin après la Réforme. Son église paroissiale est romane; elle a certainement été construite par les même maçons italiens qui édifièrent le premier château. D'un point de vue formel, la configuration des rues est conçue au 14ème siècle et étendue au l5ème. A la suite d'un incendie au 16ème siècle, la plupart des maisons sont reconstruites en style Renaissance.
Au 12ème siècle, Spišská Kapitula est tout d'abord un petit hameau fortifié surplombant Spišske Podhradié, dont elle fait maintenant partie. C'est à Spišská Kapitula, et plus précisément dans le monastère Saint-Martin aujourd'hui disparu, que se trouvait la résidence du prévôt du château et la ville fait ensuite l'objet d'un capitulaire. Le site est détruit par les Tatares entre 1241 et 1243, mais la chapelle des pèlerins, en forme de rotonde et dédiée à la Vierge, survit jusqu'au 18ème siècle et le monastère jusqu'au 15ème. La construction de la cathédrale débute en 1285 ; il s'agira d'une basilique romane à trois travées, avec un chœur à l'ouest et une flèche double. La résidence du prévôt est terminée en 1281 et d'autres bâtiments religieux sont rajoutés. Les incursions fréquentes de Bulgares et d'autres groupes en maraude provoqueront la fortification au 14ème siècle. La cathédrale est d'ailleurs reconstruite à la fin du 14ème siècle. Elle devient en 1776 la résidence de l'évêque et un séminaire y est établi quatre ans plus tard. Le premier centre de formation d'enseignants de Hongrie y est fondé en 1819. Žehra constitue l'une des premières zones slovaques habitées de la région. Au cours de l'époque féodale, Žehra fait partie du domaine du château, avec un manoir dans le village. L'église du Saint-Esprit à Žehra a été en grande partie construite après 1275.
LevoÄa
Le site est un important terrain d'entrainement militaire à l'époque de la Grande-Moravie (IXe siècle). Différents vestiges bâtis de la ville d'aujourd'hui indiquent la présence d'une communauté aux XIe et XIIe siècles.
Le développement de la cité de LevoÄa fut lié à une colonisation germanique ancienne, mais qui s'amplifia considérablement au milieu du XIIIe siècle, suite aux dévastations mongoles de 1241. La ville est mentionnée pour la première fois dans un document de 1249 pour son rôle frontalier.
Un privilège est accordé aux Saxons de la région de Spiš par le roi de Hongrie, Étienne V, en 1271. Spiš et LevoÄa deviennent les centres principaux de l'implantation saxonne ; LevoÄa en constitue la capitale administrative par la loi de 1271 (Communitas Saxonum de Scepus). LevoÄa érigée en ville libre, tous les habitants, saxons ou non, bénéficient de garanties importantes : la liberté individuelle, le droit d'exploiter librement le sol et le soussol, le droit de propriété personnelle, etc. Ils ont également le droit de se gouverner par eux-mêmes. La charte ne mentionne pas le droit de fortification, mais leur construction est attestée par un document de 1319.
Une seconde loi, de 1380 (Zipser Willkür), confirma ces prérogatives et les compléta, notamment sur le plan religieux. En contrepartie, l'attachement au royaume de Hongrie est réaffirmé et les droits et impôts dus au souverain sont réorganisés.
Une Union des vingt-quatre villes de Spiš est constituée au XIVe siècle, formant une province du royaume ; toutefois, la capitale, LevoÄa, n'en fait pas partie, gardant un statut de ville royale indépendante. Elle développe alors, au sein de son enceinte fortifiée, un urbanisme rationnel (voir Description).
Un pèlerinage apparaît au début de XIVe siècle, entre la ville et la chapelle Mariánska, située sur une colline proche qui surplombe la ville. Il s'est régulièrement déroulé jusqu'à aujourd'hui.
Placée sur une route interrégionale majeure entre la Pologne, la Silésie, la Moravie et la Hongrie, la contrée se développe et prospère. LevoÄa devient un important centre de commerce à la fin du Moyen Âge, favorisée par son statut de ville libre, son urbanisme approprié, la présence en ses murs de nombreux marchands et artisans. La charte de 1321 lui confère un droit d'entrepôt très avantageux, lui permettant de jouer le rôle d'une ville-étape du commerce européen. Des échanges réguliers ont lieu avec Cracovie, Wroclaw, Debrecen, plus loin encore avec les territoires germaniques, l'Autriche, les Balkans.
Les guildes d'artisans sont présentes dès le Moyen Âge, et elles sont plus d'une trentaine à la Renaissance. Les tailleurs, les étameurs, les maçons, les tailleurs de pierre, les fabricants de bouton ont une grande réputation et ils participent au commerce national et international.
En 1412, la province de Spiš est partiellement cédée à la Pologne, et LevoÄa perd une fraction importante de son rôle administratif et juridique à la tête d'un district réduit à onze cités. À la fin du XVe siècle, LevoÄa perd son rôle de capitale régionale qui retourne au château de Spišsky Hrad ; toutefois la ville garde un statut spécifique, dépendant directement du roi de Hongrie. Les chartes qu'il accorde, en 1419 et 1492, exemptent les marchands de la ville des droits commerciaux et les dispensent de péage dans tout le royaume. LevoÄa reste une ville d'échange importante, au carrefour de différentes régions et de différentes cultures. Les grandes dynasties marchandes, comme les Thurzo ou les Rholl, sont présentes en Europe. Très impliqués dans les mines de Slovaquie, les Thurzo ont à la fin du XVe siècle un accord avec les Fugger d'Augsbourg, pour le contrôle du cuivre dans le royaume de Hongrie. Inversement, plusieurs grandes maisons de négoce polonaises, silésiennes ou autrichiennes ont une agence à LevoÄa. La ville fut aussi le siège d'importantes foires marchandes.
Les XVe et XVIe siècles sont une période de renforcement du système défensif de la ville et de densification de son urbanisme, par la construction de nombreuses maisons en pierre. Le parcellaire oblige à respecter les alignements urbains et des dimensions pour les façades. Les éléments architecturaux de la Renaissance entrent alors en force dans le bâti nouveau et dans les nombreuses rénovations, la ville subissant des incendies en 1550, 1561 et 1599. La reconstruction de l'hôtel de ville et la constitution de rues à arcades sont significatives de cette période.
Forte de son pouvoir économique et culturel, bénéficiant d'une fortification urbaine rénovée et d'un urbanisme de qualité, LevoÄa continue à se développer. Elle attire notamment les nobles et les institutions religieuses en charge de l'administration du district de Spiš, recouvrant dans les faits une partie du pouvoir institutionnel régional.
Durant la Renaissance en Europe centrale et orientale, LevoÄa joua un rôle culturel régional important, notamment par une école municipale réputée dès le début du XVe siècle. Ses nombreux élèves vont ensuite suivre les cours de différentes universités européennes, en particulier à Cracovie. Une bibliothèque fut construite en 1517, une librairie ouvrit en 1557, une imprimerie en 1625, la première de Slovaquie.
Après la Contre-Réforme, LevoÄa disposa simultanément d'un lycée tenu par les évangélistes et d'un gymnasium catholique romain. Au XVIe siècle, LevoÄa est la ville natale de Ján Henckel, un humaniste de dimension européenne ; elle connaît d'autres personnalités culturelles et scientifiques de premier plan ; une pharmacie y est installée. Plusieurs musiciens notables y naissent ou y séjournent, en particulier en lien avec l'Église évangélique.
LevoÄa est un centre de premier plan en Europe centrale et orientale pour l'épanouissement de la sculpture et de la peinture à l'époque du gothique tardif. De nombreux artistes convergent vers la riche cité marchande. L'apogée de ce mouvement est représenté par les oeuvres de Maître Paul. Il réalisa dans un premier temps une série de retables pour l'église paroissiale Saint-Jacques (voir Description). Ensuite, à partir de 1530, il développa un atelier de sculpture à LevoÄa de grande réputation.
Les traditions artistiques, notamment de peinture et de sculpture, sont maintenues dans la ville aux XVIIe et XVIIIe siècle. LevoÄa devient un centre de l'art baroque en Europe centrale, dont les oeuvres sont répandues en Slovaquie et en Hongrie. La ville accueille des artistes étrangers venant de Suède, de Pologne, de Bohème ; elle envoie également les siens à Saint-Pétersbourg, à Vienne.
Les activités marchandes, culturelles et artistiques de la ville se poursuivent aux XVIIIe et XIXe siècle. Elle accueille une société savante à vocation régionale ; un théâtre ouvre en 1827. Toutefois, plusieurs périodes de stagnation économique entraînent une dégradation de la position commerciale de la ville. Elle reste à l'écart de la révolution industrielle, à la fin du XIXe siècle, ne bénéficiant pas du passage du chemin de fer. Elle entre alors dans un déclin rapide, que ne parvient pas à éviter le retour de la fonction de capitale de la région de Spiš, en 1922, à la suite de la création de la Tchécoslovaquie.
Sur le plan de l'urbanisme, le XVIIIe siècle est marqué par des restaurations religieuses de style baroque, alors que le système de fortification entre en désuétude. Au début du XIXe siècle, différentes construction publiques sont entreprises : l'église évangélique et la maison du district, puis la reconstruction du clocher de l'église paroissiale. La ville est également l'objet de travaux : pavage des rues, éclairage public. Une partie des fortifications est détruite et remplacée par des casernes à la fin du siècle. En 1911, le gymnasium est reconstruit dans un style Art nouveau.
Des travaux de restauration intérieure de l'église Saint- Jacques, en particulier des oeuvres de Maître Paul, sont entreprises au début des années 1950. Elles sont confiées au groupe familial Kotrba d'artisans spécialisés en peinture, sculpture, sculpture sur bois, polychromie et dorure, qui en a suivi l'exécution pendant plusieurs décennies.
D'autres travaux de rénovation ont toutefois été nécessaires : en 1989 à l'autel de saint Nicolas, en 2003- 2004 à l'autel de la Nativité.

Sélection vidéos


Agrandir la vidéo
Le plus grand autel gothique au monde récemment rénové en Slovaquie

Au bas du maître-autel, les douze apôtres sont attablés pour la Cène, mais pour voir les fines tourelles dorées, il faut bien lever la tête: [Suite...]

Ajoutée le 10/06/2015 à 08:00 © AFP

Voir aussi

 Cartes de la Slovaquie

Cartes de la SlovaquieNos différentes cartes de la Slovaquie à explorer: carte physique, carte routière, vue satellite. Pour tout savoir sur la géographie de la Slovaquie.

 Informations pratiques

Informations pratiquesConsultez nos conseils et infos pratiques avant de partir en Slovaquie: monnaie, météo, climat, électricité, santé, sécurité, décalage horaire, etc.

 Actualités de la Slovaquie

Actualités de la SlovaquieL'espace blogs permet à chacun de publier en temps réel ses notes de voyage en Slovaquie: idées sorties, idées de lecture, actualités de la Slovaquie, ...

 Photos de la Slovaquie

Photos de la SlovaquieDécouvrez les galeries de photos de la Slovaquie publiées par les membres du club. Tout le monde peut participer !

 La Slovaquie en vidéos

La Slovaquie en vidéosNotre sélection de vidéos pour enrichir votre connaissance de la Slovaquie sur tous vos écrans.

 Voyager en Slovaquie

Voyager en SlovaquieRéservez votre voyage en Slovaquie et trouvez le meilleur prix: séjours, circuits, vols, hôtels, guides, ...


Espace annonceurs


© 2023 www.club-des-voyages.com
Tous droits réservés.