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Premiers monastères du XVIe siècle sur les versants du Popocatepetl

Il s’agit d’un groupe de quatorze monastères répartis sur les versants du Popocatepetl, au sud-est de Mexico. Parfaitement conservés, ils sont très représentatifs du modèle architectural suivi par les premiers missionnaires – franciscains, dominicains et augustins – qui évangélisèrent les populations indigènes au début du XVIe siècle. Ils sont aussi un exemple d’un nouveau concept architectonique dans lequel les espaces ouverts acquièrent une nouvelle importance. Ce modèle exerça son influence dans tout le territoire mexicain, et parfois même au-delà de ses frontières.

Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1994.

Histoire du site

Depuis des temps fort reculés cette région a toujours été peuplée. Au moment de la conquête espagnole, elle était divisée en deux provinces aztèques. Pendant le siège de Mexico-Tenochtitlanpar Cortés en 1521, elle fut le théâtre de sanglantes batailles.
Les douze premiers Franciscains arrivèrent au Mexique en 1523, suivis par des Dominicains en 1526 et par cinq Augustins en 1533. Partant de Veracruz, ils se dirigèrent à l'intérieur du pays vers Mexico où ils établirent leurs premières communautés puis ils quittèrent rapidement la capitale pour porter la parole évangélique aux Indiens. Ils installèrent de nouveaux monastères sur le versant sud de la chaine montagneuse dominée par le Popocatepetl- les Franciscains à Cuernavaca en 1525, les Dominicains à Oaxtepec en 1528 et les Augustins à Ocuituco en 1534.
Chacun des trois ordres développa sa propre sphère d'influence dans la région. Leurs relations étaient, en général, harmonieuses et les trois ordres réalisèrent ensemble de nombreux itinéraires comme celui entre Hueyapan et Tochimilco (qui n'est plus utilisé aujourd'hui et où des larges portions présentent encore le revêtement originel).
Les monastères furent fondés dans des régions où la population indigène était importante avec dans l'idée de constituer des points centraux pour l'implantation de villes, rôle qu'ils ont conservé jusqu'à nos jours. A Cuernavaca, qui était un important centre préhispanique et qui est ensuite devenu la capitale provinciale coloniale, le monastère devint la cathédrale.
Franciscains
Depuis leur maison de Cuernavaca, conçue et construite par Francisco Becerra, les Franciscains se dirigèrent vers les "terres brûlantes" en direction du sud et de l'ouest en s'éloignant des montagnes. Une nouvelle route fut ouverte vers le sud-est contournant le massif volcanique vers Puebla et évitant la difficile "Passe de Cortés". Les premières fondations sur le versant est du volcan sont Huejotzingo (1529) et Calpan (toutes deux construites par Juan de la Alameda) et sur le versant sud Tochimilco.
Dominicains
Trois années après l'arrivée des Franciscains, les Dominicains construisirent leur monastère et un hôpital à Oaxtepec mais leurs efforts pour s'installer dans la vallée du Tepozteco à Tepoztlan furent contratriés par les tribus indiennes jusqu'en 1560. Dans le même temps, ils ouvrirent une route pour relier Oaxaca et fondèrent un monastère à Tetela del Volcan et un autre à Hueyapan.
Augustins
Les maisons des Augustins occupèrent la région située entre la route est des Franciscains et la route ouest des Dominicains. La maison-mère, édifiée à Ocuituco servit de point de départ aux autres établissements installés à l'ouest à Totolapan et Yecapixtla et vers le sud sur la route des "terres brûlantes" à Atlatlauhcan, Zacualpan et Tlayacapan. Ce sont les Augustins qui construisirent le plus grand nombre de monastères dans cette région.
Entre 1525 et 1570, plus de cent monastères furent édifiés dans cette région, fait qu'il est difficile de mettre en correspondance avec le nombre de moines qui arrivèrent en Nouvelle Espagne. A la fin du 16ème siècle, plus de trois cents monastères avaient été construits.
Après le Concile de Trente, qui se termina en 1567, le rôle des ordres missionnaires perdit beaucoup de son importance et un grand nombre de ces monastères furent repris par le clergé régulier et transformés en églises paroissiales.