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Le fleuve Niger

Troisième fleuve d'Afrique par sa longueur, après le Nil et le Congo, le fleuve Niger naît en Guinée et se jette dans l'océan Atlantique, dans le golfe de Guinée. Axe économique et culturel des pays qu'il traverse, le fleuve est une source de vie pour les populations riveraines. Mais, depuis une trentaine d'années, les sécheresses répétées dans le Sahel ont gravement altéré son cours, rendant nécessaire une concertation entre les pays qu'il arrose: l'ensablement du fleuve Niger serait en effet une catastrophe écologique et économique.

Le fleuve Niger à Niamey

En latin, Niger veut dire « noir ». Le fleuve Niger est appelé Jeliba ou Djoliba en mandingue, Isa Ber en songhaï et Maya Ranevo chez les Peuls. Les Bozos, peuple de pêcheurs vivant principalement au Mali, sont appelés «les maîtres du fleuve ».

Cours du fleuve

Le fleuve Niger naît en Guinée, coule en direction du nord-est, puis, à partir de Tombouctou au Mali, décrit une vaste courbe avant de se diriger vers le sud-est pour se jeter dans l'océan Atlantique dans le golfe de Guinée par un large delta. D'une longueur de 4 200 km, il est le plus puissant fleuve d'Afrique occidentale. C'est aussi le troisième fleuve africain derrière le Nil et le fleuve Zaïre. Il traverse au total cinq pays la Guinée sur 55o km, le Mali sur 178o km, le Niger sur 500 km, le Bénin sur 120 km et le Nigeria sur 1600 km.

Le Niger prend sa source sur le versant nord de la Dorsale guinéenne, dans le Fouta Djalon. Pendant 250 km, jusqu'à son confluent avec le Milo, il coule entre des versants escarpés, puis devient navigable de Kouroussa à Bamako, au Mali.

Le fleuve franchit ensuite les grès durs du plateau Mandingue et redevient navigable dans l'immense plaine alluviale du Macina, avant de se ramifier en lacs et marécages pour former un "delta intérieur" de 30 000 km2.

A Mopti, le Niger est rejoint par le Bani, l'un de ses principaux affluents. Après Boussa, il reçoit des affluents permanents importants, dont la Bénoué. Au Niger, dont il traverse l'extrémité sud-ouest, le fleuve arrose Niamey. Au Nigeria, il creuse une dernière fois son lit dans le socle cristallin par une série de rapides très dénivelés, avant de se jeter dans le golfe de Guinée en un vaste delta de 20 000 km2.

Son régime est irrégulier parce qu'affecté de nombreuses variations pluviométriques. Depuis les années 1970, le régime de crues du Niger a changé, notamment en raison de la diminution des pluies et de travaux d'hydraulique agricole menés dans la région des lacs maliens.

Exploration du fleuve

Connu depuis l'Antiquité, le "fleuve des Noirs", ou Dioliba des Mandingues, n'a vu son cours reconnu qu'au XIXe siècle, et sa source n'a été découverte qu'en 1879.

Le Niger supérieur a vu s'établir sur ses rives diverses civilisations, dont le développement ne semble pas avoir été axé sur la présence du fleuve. De Djenné à Tombouctou, par l'intermédiaire de son affluent le Bani, il a néanmoins servi de voie de communication pour le commerce transsaharien pré-colonial.

Bien que son existence ait été connue depuis fort longtemps, le premier Occidental à l'explorer fut l'Anglais Mungo Park, qui le descendit jusqu'à Boussa (Nigeria) lors de son second voyage. Cependant, ce sont les frères Lander qui, en 1880, réussirent à atteindre la mer.

Le fleuve Niger traverse cinq pays d'Afrique de l'Ouest

Utilisation du fleuve

Les eaux du fleuve Niger ont toujours été utilisées pour la navigation traditionnelle (transport de personnes et de marchandises au moyen de pirogues). Depuis la construction du barrage de Markala, en 1947, elles servent également à l'irrigation des zones agricoles au Niger.

Peu peuplé, le delta intérieur est surtout une région de pâturages. Un peu partout, les cultures maraîchères alimentent une clientèle locale. La navigation commerciale s'est bien développée, d'importants travaux d'aménagement ayant été réalisés sur le fleuve parallèlement à l'exploitation du pétrole dans le delta maritime.