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Les quatre ascenseurs du canal du Centre et leur site, La Louvière et Le Roeulx (Hainaut)

Les quatre ascenseurs hydrauliques pour bateaux, regroupés sur un court segment de l’historique canal du Centre, constituent des monuments industriels de la plus haute qualité. Avec le canal lui-même et ses structures associées, ils offrent un exemple remarquablement bien préservé et complet d’un paysage industriel de la fin du XIXe siècle. Des huit ascenseurs hydrauliques à bateaux édifiés à cette époque et au début du XXe siècle, les quatre ascenseurs du canal du Centre sont les seuls au monde subsistant dans leur état originel de fonctionnement.

Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1998.

Histoire du site

Le Hainaut ne possède pas de grande voie navigable naturelle, ce qui a rendu difficile le transport du charbon de terre découvert dans la région, dans le Borinage et aux alentours de Charleroi, à la fin du XIIe siècle, sur les routes en mauvais état de l'époque. Il était alors porté à dos d'homme jusqu'aux berges tortueuses de la Haine, avant d'être chargé dans de petites barques. Des travaux considérables furent entrepris pour améliorer la navigation sur la Haine dans les siècles qui suivirent, afin que des bateaux de plus fort tonnage puissent transporter du charbon de Jemappes à l'Escaut inférieur, notamment avec la construction d'écluses à pertuis et à vannes.
Avec la cession de Condé à la France en 1655, on commença à envisager une liaison par canal entre la région de Mons et l'Escaut, mais la situation ne connut aucun progrès avant le début du XIXe siècle. Le canal Charleroi-Bruxelles fut achevé en 1832, et les embranchements de Houdeng et de Mariemont, appelés à jouer un rôle important dans le développement du Canal du Centre, en 1839.
En 1807, un décret impérial de Napoléon Ier ordonna la construction d'un canal entre Mons et Condé, achevé en 1818. Avec le canal de Saint-Quentin, terminé la même année, les bassins houillers du Borinage étaient désormais directement reliés à Paris. Un seul élément manquait encore à l'appel dans le réseau de canaux reliant l'Escaut et la Meuse : un canal entre Mons et Charleroi.
A l'origine, Napoléon Ier avait approuvé en 1810 la proposition de construction d'un canal nommé Canal du Centre. S'ensuivit une longue série de projets, réalisés par des ingénieurs français, hollandais et belges, selon des tracés variés et des techniques différentes afin de surmonter les obstacles techniques rencontrés entre les deux extrémités. Dans tous les cas, il s'agissait surtout de projets commerciaux, financés par les entreprises qui utiliseraient cette nouvelle liaison. La concurrence accrue entre les bassins houillers de Grande-Bretagne, d'Allemagne et du Nord de la France amena le gouvernement belge à intervenir en 1871, et à s'engager à financer le canal. Les autorités des Ponts et Chaussées effectuèrent des études en vue de surmonter les deux difficultés techniques majeures - la petite quantité d'eau disponible et l'importante dénivellation (89,46 m) entre les canaux Charleroi-Bruxelles et Mons-Condé.
Le principal problème repose dans la partie supérieure du canal, dans la vallée du Thirieau. Il fut décidé que, sur ce tronçon, la déclivité était telle qu'il serait plus approprié de construire des ascenseurs que des écluses : quatre ascenseurs du type mis au point par l'ingénieur anglais Edwin Clark suffiraient, l'un devant racheter une chute de 15,40 m et les trois autres une chute de 16,93 m. Cette solution permettrait de résoudre tant le problème de la déclivité sur cette section que le bas volume d'eau, les ascenseurs de Clark s'étant avérés de ce point de vue très économiques. Des ingénieurs belges furent donc envoyés en Angleterre pour étudier le seul exemple existant de ce type d'ascenseur, construit par Clark à Anderton, sur le canal Trent-Mersey, en 1872-1875.
Malgré certains contretemps, tel l'accident de l'ascenseur d'Anderton en 1881, qui eut cependant pour avantage d'entraîner une amélioration du coefficient de sécurité à adopter, le feu vert fut finalement donné à la fin de l'année 1884. Clark lui-même devait participer à la conception et à la construction des ascenseurs belges. Après un appel d'offres, les travaux de construction de l'ascenseur n° 1 à Houdeng-Goegnies furent achevés en avril 1888 ; Léopold II, roi des Belges, l'inaugura le 4 juin de cette même année.
Cependant, les travaux d'achèvement du canal lui-même et des trois autres ascenseurs ne devaient pas être achevés aussi rapidement, pour diverses raisons. Le segment de 14 km entre Mons et Thieu fut ouvert en 1892, mais les autres travaux furent retardés : en effet, on découvrit que d'autres tronçons du canal traversaient une zone sillonnée de galeries de mines de charbon désaffectées. Ce n'est qu'en 1909 que le travail commença sur les trois ascenseurs restants, construits, comme le n° 1, par la société Cockerill de Seraing. L'occupation allemande pendant la Première Guerre mondiale n'entraîna pas la suspension du travail ; de fait, les forces de l'occupant comprirent la valeur stratégique de cette importante liaison, et le Canal du Centre fut donc enfin ouvert au trafic sur toute sa longueur en août 1917.
En 1957, il fut décidé d'améliorer l'ensemble du Canal du Centre pour permettre la navigation des navires d'un tonnage supérieur à 1.350 tonnes, et une nouvelle section fut creusée entre Mons et Havré. Ainsi, le segment du canal à 300 tonnes qui fait l'objet de la présente proposition d'inscription devint superflu. On envisagea d'abord diverses solutions pour le segment tombé en désuétude, lesquelles allaient de la destruction pure et simple, en passant par la démolition et le remplissage, à diverses formes partielles de conservation. Du fait de contraintes financières, on préféra le conserver dans son intégralité, et une campagne majeure de relations publiques mena au maintien en opération, à des fins de loisirs, du segment de canal aujourd'hui proposé pour inclusion sur la Liste du Patrimoine mondial. Le projet reçut nombre de récompenses et de prix dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.

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