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Accueil delirant a Izmir
Turquie
Lundi 23 Mai 2011
Des que j'arrive a Izmir, je m'arrete pour prendre une photo du panneau de la ville. Je vois arriver un cycliste avec une affichette en turc au guidon de son velo: Association Cycliste d'Izmir.Je lui demande s'il y a un camping en ville. Seulement voila : Hussein ne parle que turc et je ne parle pas turc ! Il sort alors son telephone et pour me dire a qui il telephone, il me montre sa pancarte et dit : Sarkosy ! Eclat de rire de part et d'autre : je comprends qu'il telephone au President de son club, Mustapha, qui parle parfaitement anglais. Mustapha me dit que je peux mettre ma tente a la foire, porte Karamanlar, et qu'il va prevenir la securite. Les hommes de la securite m'accueillent aimablement, disant que le velo, la tente et moi seront en securite car ils sont la 24 h/ 24. Ma tente montee et mon matelas pneumatique gonfle, je vois s'approcher un couple avec une enfant d'un an. La femme dit : Je suis Lituanienne et j'ai reconnu mon drapeau (j'avais mis au velo le drapeau qui avait les plus vives couleurs rouge, vert, jaune, pour etre vu de loin par les automobilistes) et l'homme : Je suis Turc et j'ai reconnu le mien (j'avais ajoute un drapeau turc offert par un marathonnien turc qui avait couru a ... Clermont-Ferrand). Et, comme ils habitent tout pres, ils m'invitent chez eux : j'y resterai trois jours. Les evenements s'enchainent : Discours en anglais a l'AG du club cycliste (Mustapha traduisait), the et gateau au tiramisu chez Mustapha dont la femme parle francais car... elle est d'origine francaise ! Discours le lendemain dans un cafe, QG des cyclistes d'Izmir, trois passages tele : NTV, Kanalturk et TRT, reception par Madame Yannick Beauvais, Attachee de Cooperation pour le Francaıs au Consulat de France, reportage par un journaliste de la presse ecrite, invitation par un veterinaire venu la en curieux a la vue de la tele. Je quitte Izmir le 19 mai sous la pluie, mais la joie dans le coeur. Et je ne vous parle pas de la visite de la ville avec Bayram et Renata, le couple turco-lituanien, visite ponctuee de cafe turc, de glaces et de gateaux !
Rapidement, je rencontre de plus en plus de cotes difficiles et j'avoue que mon enthousiasme n'est pas sans limites quant a la possibilite d'atteindre le Lac de Van, a 3 000 m d'altitude et a 2 000 km d'ici ; on verra bien !
Dans deux ou trois jours, je devrais etre a Antalya.
Rapidement, je rencontre de plus en plus de cotes difficiles et j'avoue que mon enthousiasme n'est pas sans limites quant a la possibilite d'atteindre le Lac de Van, a 3 000 m d'altitude et a 2 000 km d'ici ; on verra bien !
Dans deux ou trois jours, je devrais etre a Antalya.
En Turquie
Turquie
Lundi 16 Mai 2011
En Turquie.
Apres Kaposvar, je me retrouve chez un Servas a Janoshalma, puis a Mako chez un esperantiste qui m’avait deja recu en 2005 lors de mon voyage en Chine a velo. Le lendemain de mon arrivee, rencontre avec les esperantistes locaux. A ma surprise, je comprends leurs questions et ils comprennent mes reponses. Puis, visite de la ville. L’apres-midi, interview par un journaliste local, gouter chez Mihaly avec des amis et piscine. Un bassin exterieur avec une eau a 30 degres, un autre a 39 degres et un bassin couvert a temperature normale : relaxant. Le lendemain, je reprends la route accompagne par Mihaly et Janosz a velo jusqu’a la frontiere roumaine a 20 km de la.
Quelques jours pour traverser la Roumanie, les derniers sous la pluie. A Bucarest, je passe deux jours dans une famille Servas tres sympa. Nous visitons la ville et je prends nombre de photos. Le lendemain, nous mangeons a midi dans un tres bon restaurant chinois. Le soir, les enfants restant sous la garde d’une baby-sitter, nous assistons, Mihai, sa femme Ani (d’origine polonaise et qui travaille a l’ambassade de Pologne) et moi a une representation theatrale au Theatre National de Bucarest a l’invitation de … l’Ambassade de France, organisatrice de la manifestation ! Ils ont deux invitations, mais Ani dit : Ambassade de Pologne, nous sommes trois. Immediatement, on lui en remet une troisieme. Me voila donc invite de l’Ambassade de France ! Apres le spectacle, nous allons diner dans un restaurant turc dans un quartier grouillant de monde malgre l’heure tardive. Nous assistons a une danse du ventre et nous regalons de plats delicieux. Lors de mon depart, Sacha, le fils, a la larme a l’oeil et ne veut pas que je parte.
La traversee de la Bulgarie a lieu en quelques jours egalement sous la pluie et dans le froid. A Varna, la Mer Noire n’est pas plus noire que le Danube n’est bleu : elle est grise, comme le ciel et l’accueil. Des batiments decrepis semblent dater de la guerre. Plusieurs fois, dans des restaurants et des magasins, on cherche a me rouler. Relief accidente et routes dans un etat perfectible. Mais, en voyage, tout peut arriver. Un soir de deluge, je m’arrete dans une station-service pour enfiler mon pantalon de pluie et demander ou je peux trouver un hotel. A 10 km, me repond-on. Au bout de 7 km, j’apercois l’hotel salvateur. Tandis que je range le velo sous l’escalier, trois jeunes filles me demandent ou est le resto. Apres que je leur ai indique, l’une d’elles me dit : cpaciba (merci, en russe). Machinalement, je reponds : nitchevo (de rien, en russe). Alors que je vais quitter le resto, elles m’invitent a leur table. Olga (27 ans) et Maria (27 ans) sont journalistes a la tele russe et Jenna (21 ans, etudiante) est la soeur de Maria. Nous discutons longtemps, en anglais, en italien et un peu en russe. Elles m’invitent a Moscou et s’offrent de me faire visiter leur ville : je connais une de mes prochaines destinations a velo ! Nous terminons par une photo de famille.
J’arrive en Turquie le 5 mai par une route de montagne tres accidentee. Meme relıef, mais un revetement magnifique. Alors que je devais zigzaguer entre les trous dans les descentes a 60 km/h en Bulgarie, ici j’y vais de bon coeur et j’en profite meme pour battre mon record de vitesse du voyage : 74,41 km/h !
J’apprecie l’accueil sympathique et les petits signes des pietons, des motards, des automobilistes et des camionneurs. Je me regale des patisseries tres sucrees : voila des gens qui savent vivre. J’apprecie egalement la cuisine turque que je m’etais imaginee epicee. Je vous recommande en particulier les plats a base de yaourt. Et je ne vous parle pas des glaces filantes comme si on avait mis du gruyere a l’interieur ! Souvent, au bord de la route ou dans les cafes, les gens m’invitent a prendre un the. Un soir de grand vent glace et de fatigue, je plante ma tente a cote d’un petit resto dans la montagne avec l’accord du proprietaire.
A mon etonnement, je vois que la plupart des femmes sont habillees a l’occidentale et discutent avec moi comme les hommes. L’une d’elles me donne meme son adresse e-mail dans un supermarche : rien de tel que d’aller voir sur place pour que tombent les prejuges.
Le 7 mai au soir, j’arrive a Istamboul : cauchemar qui devait durer plusieurs heures. Une densite de voitures et de camions foncant a vive allure, a grand renfort de klaxon, comme je n’en ai jamais vue. On me depasse par la gauche, par la droite, me frolant a chaque seconde. Alors que je roule bien a droite sur une deux voies, une autre deux voies nous rejoint par la droite et je me retrouve en plein milieu d’une quatre voies ! Un certain nombre de kilometres plus loin, par la force des choses, me voici, a l’insu de mon plein gre, sur une autoroute en pleine ville. Un homme me fait des signes, me dit en anglais que c’est interdit pour les velos, que c’est dangereux et que je dois sortir de la. Je quitte l’autoroute a la prochaine sortie. Au bout de quelques kilometres, une voiture arretee et trois hommes a cote. Je reconnais l’un d’eux : c’est celui qui m’avait interpele sur l’autoroute. Ils me posent des questions sur mon voyage, pourquoi je suis venu en Turquie, etc. Je pense qu’il s’agit de policiers d’autant plus que l’un d’eux a dans la poche un talkie-walkie d’ou sort une voix. Plus tard, on braque une lumiere sur moi. La police ? Y a-t-il un probleme ? Lorsque je suis assez pres, je me rend compte qu’on me filme : ce sont les trois lascars de tout a l’heure. Ils sont journalistes a la tele et m’interviewent : mon premier passage a la tele turque. A 0 h 18, roulant toujours dans cette immense ville tentaculaire, j’apercois un parc. J’y monte ma tente, a la desapprobation d’un chien que le dazer a vite fait de mettre a la raison. C’est un appareil qui emet des sons inaudibles pour l’homme mais insupportables a l’oreille des chiens.
En sortant du parc, le matin, je rencontre un groupe de cyclistes turcs qui m’invitent a prendre un the avec eux. 20 km plus loin, j’embarque sur un ferry pour traverser le Bosphore et me retrouver dans la partie asiatique d’Istamboul. Je pique-nique dans un parc en ce 8 mai en compagnie de nombreuses familles. Je roule encore 25 km sur une piste cyclable, toujours dans Istamboul, et prends un autre ferry pour Yalova, ce qui m’evitera une centaine de kilometres sans interet. Un marin sympa me fait visiter le bateau et me presente au capitaine. Celui-ci me fait monter un cafe que je bois assis sur le siege du copilote. Je ne touche pas aux manettes, bien sur.
Comme je commence a etre fatigue et que je dois bientot aller a une reunion du Velo Club d’Izmir ou je suis arrive hier soir 15 mai, je vous raconterai la suite plus tard, en particulier pourquoi je suis dans une famille turque d’Izmir grace a mon drapeau lituanien. A bientot.
Apres Kaposvar, je me retrouve chez un Servas a Janoshalma, puis a Mako chez un esperantiste qui m’avait deja recu en 2005 lors de mon voyage en Chine a velo. Le lendemain de mon arrivee, rencontre avec les esperantistes locaux. A ma surprise, je comprends leurs questions et ils comprennent mes reponses. Puis, visite de la ville. L’apres-midi, interview par un journaliste local, gouter chez Mihaly avec des amis et piscine. Un bassin exterieur avec une eau a 30 degres, un autre a 39 degres et un bassin couvert a temperature normale : relaxant. Le lendemain, je reprends la route accompagne par Mihaly et Janosz a velo jusqu’a la frontiere roumaine a 20 km de la.
Quelques jours pour traverser la Roumanie, les derniers sous la pluie. A Bucarest, je passe deux jours dans une famille Servas tres sympa. Nous visitons la ville et je prends nombre de photos. Le lendemain, nous mangeons a midi dans un tres bon restaurant chinois. Le soir, les enfants restant sous la garde d’une baby-sitter, nous assistons, Mihai, sa femme Ani (d’origine polonaise et qui travaille a l’ambassade de Pologne) et moi a une representation theatrale au Theatre National de Bucarest a l’invitation de … l’Ambassade de France, organisatrice de la manifestation ! Ils ont deux invitations, mais Ani dit : Ambassade de Pologne, nous sommes trois. Immediatement, on lui en remet une troisieme. Me voila donc invite de l’Ambassade de France ! Apres le spectacle, nous allons diner dans un restaurant turc dans un quartier grouillant de monde malgre l’heure tardive. Nous assistons a une danse du ventre et nous regalons de plats delicieux. Lors de mon depart, Sacha, le fils, a la larme a l’oeil et ne veut pas que je parte.
La traversee de la Bulgarie a lieu en quelques jours egalement sous la pluie et dans le froid. A Varna, la Mer Noire n’est pas plus noire que le Danube n’est bleu : elle est grise, comme le ciel et l’accueil. Des batiments decrepis semblent dater de la guerre. Plusieurs fois, dans des restaurants et des magasins, on cherche a me rouler. Relief accidente et routes dans un etat perfectible. Mais, en voyage, tout peut arriver. Un soir de deluge, je m’arrete dans une station-service pour enfiler mon pantalon de pluie et demander ou je peux trouver un hotel. A 10 km, me repond-on. Au bout de 7 km, j’apercois l’hotel salvateur. Tandis que je range le velo sous l’escalier, trois jeunes filles me demandent ou est le resto. Apres que je leur ai indique, l’une d’elles me dit : cpaciba (merci, en russe). Machinalement, je reponds : nitchevo (de rien, en russe). Alors que je vais quitter le resto, elles m’invitent a leur table. Olga (27 ans) et Maria (27 ans) sont journalistes a la tele russe et Jenna (21 ans, etudiante) est la soeur de Maria. Nous discutons longtemps, en anglais, en italien et un peu en russe. Elles m’invitent a Moscou et s’offrent de me faire visiter leur ville : je connais une de mes prochaines destinations a velo ! Nous terminons par une photo de famille.
J’arrive en Turquie le 5 mai par une route de montagne tres accidentee. Meme relıef, mais un revetement magnifique. Alors que je devais zigzaguer entre les trous dans les descentes a 60 km/h en Bulgarie, ici j’y vais de bon coeur et j’en profite meme pour battre mon record de vitesse du voyage : 74,41 km/h !
J’apprecie l’accueil sympathique et les petits signes des pietons, des motards, des automobilistes et des camionneurs. Je me regale des patisseries tres sucrees : voila des gens qui savent vivre. J’apprecie egalement la cuisine turque que je m’etais imaginee epicee. Je vous recommande en particulier les plats a base de yaourt. Et je ne vous parle pas des glaces filantes comme si on avait mis du gruyere a l’interieur ! Souvent, au bord de la route ou dans les cafes, les gens m’invitent a prendre un the. Un soir de grand vent glace et de fatigue, je plante ma tente a cote d’un petit resto dans la montagne avec l’accord du proprietaire.
A mon etonnement, je vois que la plupart des femmes sont habillees a l’occidentale et discutent avec moi comme les hommes. L’une d’elles me donne meme son adresse e-mail dans un supermarche : rien de tel que d’aller voir sur place pour que tombent les prejuges.
Le 7 mai au soir, j’arrive a Istamboul : cauchemar qui devait durer plusieurs heures. Une densite de voitures et de camions foncant a vive allure, a grand renfort de klaxon, comme je n’en ai jamais vue. On me depasse par la gauche, par la droite, me frolant a chaque seconde. Alors que je roule bien a droite sur une deux voies, une autre deux voies nous rejoint par la droite et je me retrouve en plein milieu d’une quatre voies ! Un certain nombre de kilometres plus loin, par la force des choses, me voici, a l’insu de mon plein gre, sur une autoroute en pleine ville. Un homme me fait des signes, me dit en anglais que c’est interdit pour les velos, que c’est dangereux et que je dois sortir de la. Je quitte l’autoroute a la prochaine sortie. Au bout de quelques kilometres, une voiture arretee et trois hommes a cote. Je reconnais l’un d’eux : c’est celui qui m’avait interpele sur l’autoroute. Ils me posent des questions sur mon voyage, pourquoi je suis venu en Turquie, etc. Je pense qu’il s’agit de policiers d’autant plus que l’un d’eux a dans la poche un talkie-walkie d’ou sort une voix. Plus tard, on braque une lumiere sur moi. La police ? Y a-t-il un probleme ? Lorsque je suis assez pres, je me rend compte qu’on me filme : ce sont les trois lascars de tout a l’heure. Ils sont journalistes a la tele et m’interviewent : mon premier passage a la tele turque. A 0 h 18, roulant toujours dans cette immense ville tentaculaire, j’apercois un parc. J’y monte ma tente, a la desapprobation d’un chien que le dazer a vite fait de mettre a la raison. C’est un appareil qui emet des sons inaudibles pour l’homme mais insupportables a l’oreille des chiens.
En sortant du parc, le matin, je rencontre un groupe de cyclistes turcs qui m’invitent a prendre un the avec eux. 20 km plus loin, j’embarque sur un ferry pour traverser le Bosphore et me retrouver dans la partie asiatique d’Istamboul. Je pique-nique dans un parc en ce 8 mai en compagnie de nombreuses familles. Je roule encore 25 km sur une piste cyclable, toujours dans Istamboul, et prends un autre ferry pour Yalova, ce qui m’evitera une centaine de kilometres sans interet. Un marin sympa me fait visiter le bateau et me presente au capitaine. Celui-ci me fait monter un cafe que je bois assis sur le siege du copilote. Je ne touche pas aux manettes, bien sur.
Comme je commence a etre fatigue et que je dois bientot aller a une reunion du Velo Club d’Izmir ou je suis arrive hier soir 15 mai, je vous raconterai la suite plus tard, en particulier pourquoi je suis dans une famille turque d’Izmir grace a mon drapeau lituanien. A bientot.
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