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Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge |
Édifiée sur un site habité depuis l'ère paléolithique, la cité fortifiée de Bakou incarne une remarquable continuité culturelle avec des traces de présence zoroastrienne, sassanide, arabe, perse, shirvani, ottomane et russe. La ville intra-muros (Icheri Sheher) a conservé une grande partie de ses remparts du XIIe siècle. La Tour de la Vierge (Giz Galasy), dont les structures d’origine remontent aux VIIe-VIe siècles avant notre ère, a été restaurée au XIIe siècle. Le Palais des Chahs de Chirvan, du XVe siècle, est un autre chef-d'œuvre de l'architecture azerbaïdjanaise.
Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2000.
Histoire du site
Bakou est située dans l'État de Chirvan, qui exista du IXe siècle de notre ère jusqu'en 1538, époque à laquelle il fut annexé par l'Iran des Safavides. En 1585, la ville fut conquise par le sultan ottoman Murat III et, en 1723, occupée par le général russe Matouchkine. Elle devint partie intégrante de l'Empire russe en 1783.
- La cité fortifiée intérieure (Icheri Sheher) La cité fortifiée intérieure, qui forme le bien proposé pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial, est l'une des rares villes médiévales subsistant en Azerbaïdjan Elle conserve les traits propres à une ville médiévale : labyrinthe de rues étroites, bâtiments surpeuplés et cours minuscules.
Les murailles de l'ancienne cité, qui demeurent sur les côtés ouest et nord, ont été construites par le Chah Menutsshochr au XIIe siècle, et réparées au XIXe siècle. Les ruelles étroites sont bordées de maisons qui remontent pour les plus anciennes à la fin du XVIIIe siècle, mais sont également jalonnées de monuments plus anciens, concentrés pour la plupart dans la partie inférieure de la ville, vers la mer. Parmi ceux-ci, le Mehmet Masjid de 1078-1079, deux medresses à une seule cellule du XIIe siècle, le hammam Hadji-Gayiba du XVe siècle, au sud duquel se dressent deux temples zoroastriens du feu datant du XVIIe siècle, dont le plus ancien est doté d'une cour tronquée par la route moderne. À proximité s'élève le caravansérail Kasumbek, bâtiment du XVIe-XVIIe siècle sur deux étages, destiné aux marchands arrivant par la mer, de même que la mosquée Kasumbek, du XVIIe siècle. Plus à l'est se trouve le caravansérail Multani, du XIVe- XVe siècle, où se retrouvaient les marchands indiens, et face à lui le caravansérail Bukhara, construit pour les marchands d'Asie centrale, derrière lequel se cache un petit hammam du XVIIe siècle, en ruines.
- La tour de la Vierge (Giz Galasy) Situé dans la partie sud-est d'Icheri Sheher, cet exemple unique de l'architecture azerbaïdjanaise fut construit en deux temps. C'est une étonnante structure cylindrique, s'élevant sur huit étages et de 29,5 mètres de haut, pour un diamètre de 16,5 mètres. Chaque étage est surmonté d'une voûte peu profonde dotée d'une ouverture centrale. Les murs font 5 mètres d'épaisseur à la base et 3,2 - 4 mètres au sommet. Les trois étages du bas remontent, d'après les estimations, au VIIe ou VIe siècle avant notre ère ; on croit qu'il s'agissait d'un observatoire astronomique ou d'un temple du feu. Pour preuve l'existence d'un puits, visible à l'arrière des niches du second et du troisième étage, dont il a été établi qu'il descend à 15 mètres sous terre. Il semble avoir été conçu pour canaliser du gaz naturel et alimenter une flamme éternelle.
La principale partie de la tour est de plan circulaire, mais avec une projection longue et massive vers l'est, qui pointe vers le lever du soleil pendant les équinoxes. Les étages sont reliés par des escaliers, construits dans les murs, et éclairés par des fenêtres étroites. La partie supérieure de la tour date du XIIe siècle et incorpore une inscription coufique de Kubey Mesud ibn Da'ud, commémorant une reconstruction au XIIe siècle. La maçonnerie se distingue assez facilement de l'original, des bandes de pierre ayant été creusées pour accueillir du plâtre de gypse, afin de créer un effet de rayures noires et blanches. Une partie du plâtre d'origine subsiste du côté nord-ouest, plus protégé. En outre, la maçonnerie à l'extrémité de la projection en forme de bec, est incurvée, tandis que celle des ouvrages antérieurs sur lesquels elle s'élève possède des coins carrés. Dans la partie supérieure de la tour médiévale, un escalier creusé dans l'épaisseur du mur mène du sol à la zone située près de la projection.
- Le palais des Chahs de Chirvan Ce palais fut bâti au XVe siècle, lorsque la capitale Shamah fut finalement abandonnée au profit de Bakou. La construction se poursuivit sous le règne du Chah de Chirvan Khalilulla Ier et sous celui de son fils, Farouk, jusqu'à ce dernier périsse lors d'une bataille, en 1501. Le palais fut gravement endommagé par un bombardement naval russe au XVIIIe siècle, et les parties supérieures furent pour la plupart détruites. Des travaux de restauration eurent lieu aux XVIIIe-XXe siècles. Les trésors du palais, initialement pris à Tabriz, furent par la suite transférés comme butin au palais Topkapi, à Istanbul.
Le complexe se compose de plusieurs éléments distincts : la partie résidentielle, le Divan-khané, le mausolée des Chahs de Chirvan, la mosquée du palais, avec son minaret, le hammam, le mausolée de l'astrologue de la cour Seyid Iahia Bakouvi, la porte de l'Est, légèrement plus récente, et la mosquée de Keï-Kobada. Le palais est érigé au sommet de l'une des collines, dans Icheri Sheher. S'étendant sur trois terrasses superposées, il est clairement visible depuis la mer et les hauteurs alentour de la ville. On y pénètre par une cour ouverte au niveau supérieur, qui permet d'accéder à la fois au Divan-khané et à la partie résidentielle du palais.
Le Divan-khané, lieu des réunions d'État et des réceptions, se compose d'une cour carrée, avec des arcades sur trois côtés, au centre de laquelle s'élève le bâtiment octogonal du Divan-khané proprement dit. La façade occidentale de la rotonde est embellie par le magnifique portail. Le souverain s'asseyait en hauteur ; en deçà se trouve une cellule en soubassement, avec une grille de communication dans le sol. Une partie des sculptures des chapiteaux de l'arcade à l'extérieur de l'édifice n'ont jamais été achevées, peut-être à cause de la mort de Farouk en 1501. Le bâtiment est couvert d'un dôme de pierre.
La section résidentielle du palais, sur deux étages, s'ouvre sur un haut portail, dans un hall octogonal surmonté d'une coupole jadis recouverte d'un carrelage de céramique. Le petit vestibule octogonal qui se trouve après ce hall d'entrée le relie aux autres sections du palais : quatre entrées mènent à différentes pièces, deux à un escalier. Les niches du hall octaédrique étaient destinées à communiquer avec le rez-de-chaussée. Les halls du sud et de l'est se distinguent, tant par leur forme que par leur décoration, des salles de cérémonie et des pièces du premier étage.
Cette section du palais est bien moins complète, en conséquence du bombardement russe qui détruisit les deux dômes recouvrant les pièces et les parties supérieures des murs. Les pièces offrent différentes vues sur la Mer Caspienne. Des sculptures de pierre de bonne qualité sont réalisées pour remplacer les éléments manquants, mais il s'est avéré impossible de reproduire l'ouvrage finement ciselé du XVe siècle. La face intérieure des murs de la salle à manger du palais a été revêtue de pierre, s'appuyant sur des colonnes en béton armé. (Il a déjà été prouvé que l'introduction d'acier doux dans une structure ancienne est peu sage, et ces colonnes doivent être enlevées). Les réserves inférieures de la partie domestique du palais s'ouvrent sur un jardin.
Ce dernier abrite le mausolée de Seyid Iahia Bakouvi, astrologue de la cour. On y pénétrait jadis via une mosquée rectangulaire dont seules les fondations subsistent. La tombe est une structure à deux étages, surmontée d'un dôme. On trouve dans le jardin des fragments d'une grande inscription ; ceux-ci furent récupérés dans la mer et faisaient à l'origine partie de la muraille de la forteresse de l'île de Sabail, du XIIe siècle, détruite par un tremblement de terre au XIIIe siècle.
La cour intermédiaire du palais, sur un plan inférieur, contient le mausolée des Chahs de Chirvan, construit en 1434-1435 par le Chah Khalilulla Ier pour sa mère et ses fils. De plan rectangulaire, il est surmonté d'une coupole hexagonale, ornée d'étoiles à plusieurs branches. Quand il fut mis au jour en 1945-1946, le mausolée révéla sept tombes, accompagnées de riches biens funéraires, aujourd'hui conservés au musée d'histoire d'Azerbaïdjan.
La mosquée du palais, perpendiculaire, date de 1441. Son dôme est orné d'un simple ouvrage de plâtre, du XIXe siècle. Elle compte deux salles de prière, ainsi que quelques pièces annexes. Trois entrées donnent sur la mosquée, la principale (au nord) étant dotée d'un portail, flanqué de chaque côté de niches semi-circulaires destinées aux chaussures des croyants. Comme dans certains autres lieux du palais, les infiltrations d'eau dans le toit de pierre de la mosquée sont source d'inquiétudes.
La partie inférieure du palais accueille les ruines du hammam, découvertes en 1939 pendant des fouilles dans un vignoble. Son plan se compose de deux grandes structures rectangulaires subdivisées par quatre colonnes, avec un bâtiment séparé pour les chaudières produisant la vapeur amenée jusqu'aux bains par des canaux sous le sol. Des sections du carrelage mural d'origine subsistent dans certaines des pièces.
Le portail oriental du palais des Chahs de Chirvan fut construit ultérieurement aux autres parties du complexe, au XVIe siècle. Sa partie supérieure est ornée de l'inscription de construction, en arabe, citant la date de la construction (1585-1586) et le nom du Chah l'ayant ordonnée. De chaque côté, l'inscription présente des rosettes avec des motifs végétaux.
- La ville de l'époque tsariste située dans la zone tampon Celle-ci s'étend en dehors des limites de la cité fortifiée proposée pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial, mais constitue une zone tampon qui protège cette dernière. Pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle et les deux premières du XXe siècle, Bakou fut l'un des principaux centres de production pétrolière dans le monde. Ce statut généra une richesse substantielle, comme en atteste l'extrême qualité des édifices de cette période. Le problème principal est la conservation des balcons, formés de dalles de pierre soutenues par de fines poutres de fer. La dégradation de la pierre et l'oxydation du fer ont conduit au remplacement de beaucoup d'entre eux par des substituts de béton, entraînant généralement la perte des dalles de pierre.
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