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Frontières de l’Empire romain

Le « limes romain » représente la ligne frontière de l’Empire romain à son apogée au IIe siècle apr. J.-C. Le limes s’étendait sur 5 000 km depuis la côte atlantique au nord de la Grande-Bretagne, traversant l’Europe jusqu’à la mer Noire et, de là, jusqu’à la mer Rouge et l’Afrique du Nord, pour revenir à la côte atlantique. Il s’agit de vestiges de murs bâtis, de fossés, de forts, de forteresses, de tours de guet et d’habitations civiles. Certains éléments de la ligne ont été découverts lors de fouilles, d’autres reconstruits et quelques-uns détruits. Les deux tronçons du limes en Allemagne couvrent une distance de 550 km depuis le nord-ouest de l’Allemagne jusqu’au Danube au sud-est du pays. Le mur d’Hadrien (Royaume Uni), long de 118 km, a été construit sous les ordres de l’empereur Hadrien en 122 apr. J.-C., à l’extrémité nord des frontières de la province romaine Britannia. C’est un exemple remarquable d’organisation d’une zone militaire qui illustre les techniques défensives et les stratégies géopolitiques de la Rome ancienne. Le mur d’Antonin, une fortification de 60 km de long située en Ecosse, fut commencé sous l’empereur Antonius Pius en 142 apr. J.-C. comme une défense contre les « barbares » venus du Nord. Il représente le tronçon situé le plus au nord-ouest du « limes romain ».

Ce site culturel transfrontalier est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1987.

Histoire du site

L'Allemagne
À son apogée, l'Empire romain s'étendait sur trois continents. Ses frontières reflètent les aléas d'un empire puissant sur plus de mille ans. Dans ce qui est aujourd'hui l'Allemagne, il y eut plusieurs campagnes militaires au nord des Alpes et à l'est du Rhin, de 55/53 av. J.-C. à l'an 15-16 apr. J.-C., mais la région ne fut pas sous le contrôle direct des Romains avant 85 apr. J.-C., lorsque la plus ancienne partie du limes fut créée entre le Rhin et les monts du Taunus. La frontière épousait les contours du paysage. Par la suite, elle fut beaucoup plus rectiligne et les premiers forts furent établis.
De même, dans la zone du limes de Rhétie, la frontière fut d'abord établie sous l'empereur Claude (41-54 apr. J.-C.), probablement déplacée vers le nord au-delà de la rivière sous l'empereur Domitien, puis des forts furent établis sous l'empereur Trajan.
Les premières frontières du limes semblent avoir été de simples zones défrichées dans la forêt contrôlées par des tours en bois. Sous l'empereur Hadrien (117-138 apr. J.- C.), le limes fut doublé d'une palissade en bois. Au IIe siècle apr. J.-C. le limes fut en partie retracé en une ligne droite et renforcé par des talus ou des murs de pierre et par de nombreux forts et fortins.
La proposition d'inscription reconnaît que la chronologie de la création et de l'extension du limes est en cours d'étude et que des travaux supplémentaires sont nécessaires afin de définir des dates et des phases d'évolution du limes.
Le limes de Germanie supérieure et de Rhétie a été abandonné pendant la deuxième moitié du IIIe siècle apr. J.-C., probablement aux environ de l'an 260 apr. J.-C. Après la fin de l'Empire romain, de nombreux peuples celtes et germains romanisés s'éloignèrent des territoires du limes et furent remplacés par d'autres colonies germaniques. Bien que les murs marquant le paysage aient subsisté pendant de nombreux siècles, les faits et la raison de leur implantation firent progressivement place à des mythes et des légendes.
La « re-découverte » du limes de Germanie supérieure et de Rhétie est liée à l'intérêt que le XIXe siècle porta à la recherche humaniste. Une institution centrale pour l'étude du limes de Germanie supérieure et de Rhétie, appelée Reichs Limeskomision et présidée par le prix Nobel de littérature Theodor Mommsen, fut fondée en 1892. Les travaux de cette commission s'appuyaient surtout sur les précédentes études réalisées par le royaume du Wurtemberg, les grands duchés de Bade et de Hesse et le royaume de Bavière. D'autres recherches antérieures ont été réalisées par différentes associations axées sur l'étude des vestiges romains, comme la Commission d'étude du limes impérial romain, active pendant la première moitié du XIXe siècle, ou par des personnes comme Wilhelm Conrady de Hanau, Friedrich Kofler de Hesse, Friedrich Ohlenschlager et Karl Popp de Bavière.
Le dernier des 14 volumes de l'étude du limes réalisée par la Commission impériale fut publié en 1937. Plus de 90 forts et quelque 1000 tours de guet, ainsi que des segments de tous les segments linéaires, furent identifiés et répertoriés.
Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale et la fondation de la République fédérale d'Allemagne que les recherches sur le limes connurent un nouvel essor. La Commission germano-romaine se pencha à partir de 1959 sur des questions restées sans réponse et de nouveaux problèmes, en publiant régulièrement ses résultats sous la forme de la série Limesforschungen. Le débat s'élargit progressivement, traitant non seulement des questions militaires mais aussi d'autres thèmes comme les établissements civils et les relations avec les provinces frontalières.
L'expansion des années 1950 et 1960 provoqua la perte de bon nombre de sites et des éléments du limes, tout en contribuant considérablement à la connaissance et à la recherche. De nouvelles techniques de recherche, ainsi que la photographie aérienne, permirent d'avoir une idée plus complète de l'étendue et des caractéristiques du limes romain en Allemagne.
Royaume-Uni
Depuis le IIe siècle av. J.-C., Rome a commencé son expansion territoriale au-delà des Alpes, vers la Gaule et la Germanie. César fut le premier général romain à franchir la Manche et à séjourner provisoirement dans le sud-est de l'Angleterre actuelle (55-54 av. J.-C.). Plusieurs de ses successeurs envisagèrent de s'implanter outre-Manche, mais sans y parvenir.
Ce fut Claude qui réussit à conquérir la Bretagne (Britannia). Le processus commença en 43 apr. J.-C., mais il fallut quelques décennies avant que le pouvoir romain ne se stabilise. Bien qu'Agricola ait remporté la victoire contre les Calédoniens en Écosse en 85 apr. J.-C., l'offensive fut arrêtée et une légion ainsi que quelques forces auxiliaires furent envoyées sur le Danube. Après le retrait des troupes, la frontière fut fixée sur la ligne de la route appelée Stanegate.
Malgré de multiples offensives, Rome ne parvint pas à occuper le nord des îles Britanniques. Hadrien fit construire le premier mur massif pour marquer le limes, la plus impressionnante des lignes de défense romaines jamais érigée. Ce mur en pierre fut construit légèrement plus au nord sur la ligne de défense Tyne-Solway entre 130 et 140 apr. J.-C. Son successeur, l'empereur Antonin le Pieux (138- 161 apr. J.-C.) décida de déplacer la frontière sur un tracé qui relie le Firth of Forth et l'estuaire de la Clyde. Le nouveau mur fut construit à partir de 142 apr. J.-C. Il fut occupé pendant une génération, puis abandonné dans les années 160 apr. J.-C. La décision du retrait pourrait avoir été prise dès 158 apr. J.-C.
Par la suite, un limes similaire à celui-ci fut commandé par lui en Germanie. Tous deux peuvent être interprétés comme une occupation de nouveaux territoires et une réduction de la longueur de la ligne de défense.
En ses moins de deux décennies d'existence furent construits un haut mur de terre édifié sur une base en pierre, ainsi que des fortins et des fortifications. Le mur d'Antonin créait une ligne frontière de l'Empire romain. Il avait pour but d'empêcher toute infiltration ou invasion des tribus du Nord dans la province de Bretagne, et pareillement à d'autres frontières romaines, sa fonction était aussi de renforcer les liens économiques et commerciaux avec les peuples extérieurs à l'Empire. On suppose qu'en certains endroits il y avait une circulation contrôlée vers et hors de la province romaine.
Le mur d'Antonin fut la dernière barrière linéaire construite de l'Empire romain. Après son abandon, les troupes romaines n'occupèrent que quelques postes au nord du mur d'Hadrien, mais aucun sur le mur d'Antonin. Le dernier effort pour réoccuper la région fut engagé par Septime Sévère (193-211 apr. J.-C.), mais il mourut pendant la campagne, et le projet fut abandonné pour toujours. L'Empire s'affaiblit au milieu du IIIe siècle, puis connut un regain de puissance et survécut jusqu'à la seconde moitié du Ve siècle apr. J.-C.
Au cours de son histoire, après son abandon militaire par les troupes romaines dans les années 160, le mur a rapidement subi des dégradations naturelles, à commencer par ses nombreuses parties en bois. Les forts maçonnés ont fait l'objet de réemplois par les populations locales, alors que le mur et son fossé subissaient des enfouissements et des destructions en fonction des besoins.
Au Moyen Âge, une grande partie des pierres des forts servit à la construction de fermes et autres bâtiments. La révolution agraire et ses labours intensifs affectèrent sévèrement les vestiges en terre. Au XIXe siècle, l'exploitation minière s'intensifia et laissa sa marque sur le site proposé pour inscription et sur sa zone tampon. L'activité industrielle provoqua un afflux de population dans la région et des villages s'installèrent à proximité ou le long du mur, à l'exception de certains domaines comme Callendar House ou Bantaskine House. La construction continua et l'habitat des années 1960 occupe la plus grande partie de la zone entre les forts de Bearsden et de Castlehill. En raison de l'accroissement de l'activité dans les carrières, certains vestiges du mur furent endommagés et un fort entier (Cadder) disparut.
Le mur d'Antonin fut mentionné pour la première fois par Bède le Vénérable vers 730, mais il n'est pas certain qu'il l'ait vu. La première représentation du mur d'Antonin se trouve sur la carte de Grande-Bretagne de Matthew Paris au XIIIe siècle. En 1755, William Roy le dessina d'une extrémité à l'autre avec le chemin militaire. Le mur a toujours été connu. Son ancien nom, Grymisdyke ou Grahamsdyke, a été utilisé jusqu'au XXe siècle. La première inscription de Lollius Urbicus, le gouverneur d'Antonin le Pieux à l'époque de la construction du mur, fut découverte en 1699, et fournit la clé pour comprendre l'origine de l'ouvrage en terre. Les premières descriptions détaillées du mur remontent au XVIIIe siècle et les fouilles archéologiques au XIXe siècle. La publication la plus complète sur le mur d'Antonin est la monographie de sir George Macdonald dans la première moitié du XXe siècle.

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