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I. — L'EXPÉDITION PRÉPARATOIRE (fin) 9/12

Antarctique

Dimanche 18 Janvier 1914

La débacle s'était produite (page 26)

Après cela, nous nous blottisons dans nos sacs de couchage en peau de renne, très chauds et très agréables maintenant qu'ils sont secs, et, à la lueur de lampes à huile de phoque et de chandelle, lisons au lit une heure ou deux. Enfoncés dans la fourrure, nous étudions les questions sociales et politiques qni ont agité le monde durant ces dernières années.
Notre troupe compte un effectif de 16 hommes ; 7 ont leurs quartiers dans une des ailes de la galerie en forme d'L, 4 dans un autre, tandis que 5 occupent « l'annexe » ; cette dernière partie de notre logement est très froide ; de cet inconvénient nos camarades prennent gaiement leur parti, déclarant que leur installation est par cela même plus salubre. Nous dormons huit à neuf heures d'un trait; plus d'un ferait même facilement le tour du cadran. C'est la meilleure preuve que nous sommes en très bonne santé, bien que nos figures et nos mains noires-de fumée nous donnent une apparence singulière.

Jeudi, 13 avril. — Mardi, à 9 heures du matin, départ de deux escouades pour la station. La première comprend, outre le chef de l'expédition, Bowers, P. O. Evans, Taylor : la seconde, le lieutenant Evans, Gran, Crean, Debenham et Wright. Wilson demeure à la pointe de la Hutte avec Meares, Ford, Keohane, Oates, Atkinson et Cherry-Garrard.
Les camarades qui restent à la cabane nous donnent un coup de main pour l'ascension sur la « pente des skis ». Nous mettrons notre point d'honneur à gravir cette déclivité sans souffler en route ; le matin en partant, un pareil effort me parut pénible, mais je dus me résoudre à l'accomplir.
Suivant les hauteurs, nous arrivons aux rocs Hulton, à 12 kilomètres de la pointe de la Hutte. Au moment de descendre vers la mer le vent augmentant et l'éclairage devenant très mauvais, nous prenons le parti de camper. A deux heures et demie, une éclaircie nous permet de voir qu'il est possible de descendre vers les falaises de glace. Aussitôt nous repartons à travers un terrain très crevassé et raviné. Une fois arrivés au bas de la pente, nous reconnaissons l'impossibilité de franchir les escarpements abrupts qui nous séparent de la banquise. Au point le plus bas, ces à-pic de glace atteignent une hauteur de plus de 7 mètres. Tandis que nous examinons la situation, le vent force et de la crête descendent d'épais tourbillons de neige. Une décision rapide s'impose ; je m'approche alors du bord de la falaise et abats la corniche qui la surplombe; cela, fait, au moyen d'une corde nous descendons trois compagnons. Par le même moyen, je leur envoie ensuite les traineaux, tout chargés, puis le reste de l'escouade suit, toujours avec la corde. En 20 minutes l'obstacle était vaincu.
Sur la banquise, le halage est rendu pénible par la présence de cristaux de sel sur la glace. Quoiqu'il en soit, nous parvenons à la Langue du glacier vers 5 h 30.
 © Le Tour du Monde 1914, Edouard Charton, tome XX, NS, n°3, p33

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La banquise
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La côte antarctique
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La maison et une vue du camp, une semaine après l'arrivée...
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© Le Tour du Monde 1914, Edouard Charton, tome XX, NS, n°2, p16
Impressionant effet de soir
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© Le Tour du Monde 1914, Edouard Charton, tome XX, NS, n°3, p29
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© Le Tour du Monde 1914, Edouard Charton, tome XX, NS, n°3, p28

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