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La fête au Lumas, ce n’est pas rien !
A peine couchés, la fanfare se remet en branle, comme en plein jour ! Ho ! Quelle nuit.
Pas de volets, l’église éclairée et André – au rez-de-chaussée – qui ronfle comme un tracteur !
De plus, à 5h50, le voila avec sa femme, sur le pied de guerre …
Quand, pour nous, sonne le réveil, à 6h30, il me semble ne pas m’être couchée.

Il ne pleut pas lorsque nous laissons le gîte, mais le ciel est bien couvert et le vent frais.
Dès la sortie de l’agglomération, nous empruntons des sentiers. Passage agréable sur un viaduc avec une vue superbe. L’entrain vient en marchant.
L’arrivée dans le joli village de Gargilese nous laisse perplexe. Pas de commerces. Continuons jusqu’à Cuzion où une boulangerie/épicerie nous sauve.
Etant 12h00, nous décidons de consommer sur place. Un rayon de soleil fait son apparition.

La suite du chemin surplombe la Creuse que nous franchissons avant Eguzon.
Le village est désert !
Notre progression se poursuit toujours sur de beaux sentiers, soit dans des bois, soit plein champs.
Les Limousines sont plus curieuses que leur cousines Charolaises car elles accourent à notre passage.



Municipal, provisoire (qui dure), tarif en hausse (de 4 à 10€) compte tenu des travaux en cours (coup de peinture sur les portes des sanitaires) et d’un confort de couchage in-con-pa-ra-ble.
5 matelas de gymnastique pour 6 pèlerins, le tout sans oreiller bien entendu !

Un couple – arrivé avant nous – est déjà installé.

Nous restons sans voix – ou presque – devant cette prestation haut de gamme !
Roncevaux n’est rien comparé à cet endroit.
Bravo M. le Maire des lieux pour votre bienveillance à l’égard des pèlerins.
Il va s’en dire, que nous ne nous prélassons pas dans ce palace et que nous allons vers « Le Rayon de Soleil » chez Maria, bar/restaurant qui heureusement nous remonte le moral.
En discutant avec elle, nous apprenons que le Maire estime son installation bien suffisante pour les pèlerins !
Nous réservons pour le dîner au cours duquel Maria nous chouchoute avant de réintégrer «notre résidence».
Chacun rejoint son doux cocon pour une belle nuit !

Le seul point positif, c’est le calme du site.
Bonne nuit …


Il paraît que cette nuit la fête à battu son plein ???
Pour ma part, je n’ai rien entendu, grâce aux boules Quiès !!!
Yes …
J’ai donc bien dormi.
C’est frais et dispo que je suis (nous sommes …) partis le ventre lesté d’un solide petit déjeuner.

34 kms nous attendent, la pluie aussi !!!
Je bâche, et je débâche, car ce n’était qu’une « pissette » …
Le vent, parfois, se met de la partie gonflant nos pèlerines. Le chemin demeure agréable et varié. De petites voies dépourvues de circulation en sentiers herbus ou en sous-bois, nous amènent à Gargilese.

Cette très jolie bourgade représente le départ du tronc commun de la Voie Lemovicensis (Vézelay)
Je m’attendais à y trouver un nombre plus élevé de pèlerin. Il semble que ce n’est pas le cas, du moins pour le moment.
A Cuzion, nous faisons quelques achats que nous consommons sur un banc proche de l’église.
Vingt minutes plus tard, nous voilà repartis vers Eguzon et son lac.
Quelques kilomètres plus loin, nous pénétrons en Creuse.

Crozant.
Direction la guitoune de vente des billets pour la visite des restes du château des 11-12 et 13 ème siècles.
C’est ici que nous devons payer notre écot (10€) pour la nuitée dans le « refuge » municipal et obtenir le cachet quotidien.
Mais voilà, comme l’installation proposée est plus que rudimentaire, je ne suis pas d’accord de payer plus cher que le tarif du gîte précédent.
Il est vrai, qu’ici, on nous propose un grand confort !!!
Pas de lit, mais des matelas de sport, d’une épaisseur de cinq centimètres, posés à même le sol, sans drap, ni oreiller, ni traversin.
Le tout dans une ancienne salle de classe ne disposant pas de rideau aux fenêtres.
Cinq matelas et six petits coussins sont proposés pour six personnes. Voyons, voyons !!!

Faisant référence à mes propos susdits, j’indique à la brave dame – qui n’y est pour rien – que j’accepte de m’acquitter de la moitié de la somme seulement.
Appel au maire car elle n’en peut, mais.
J’explique à ce monsieur que les pèlerins ne sont ni des SDF, ni des pigeons voyageurs que l’on peut plumer.
Bref, il accepte mon offre.
La caissière nous informe que le tarif était de 4€ il y a deux jours. Le maire l’a, judicieusement, augmenté au moment où le nombre de pèlerins croît.


Une restauratrice nous engage à rédiger un courrier qu’elle se chargera de diffuser auprès des différents organismes de tourisme ainsi qu’aux conseillés municipaux.
Il paraît que nombre de personnes faisant étape ici, soient mécontentes des services offerts. Mais d’aucun ne le concrétise par écrit.
Chose faite.
De plus, en rentrant, je diffuserai largement cette information sur les forums de Compostelle.
Repas super avec accueil chaleureux dans le restaurant de Maria.
Ca compense …

Un peu ankylosée, réfrigérée, je me lève et suis vite prête pour quitter cet odieux hébergement.
Maria nous ouvre ses portes à 7h30 avec un copieux petit déjeuner.
Le ventre et le sac pleins (elle nous oblige à emporter un fruit pour la route), nous remercions vivement notre « bonne Samaritaine ».

Crozant restera dans nos mémoires !

Nous sommes six à cheminer aujourd’hui.
Dés le départ le décor est splendide, les genets, les lilas, les jacinthes et les treilles de glycine exhalent leur parfum.
La pente descend rudement jusqu’à la rivière Sedelle que nous suivons un certain temps. D’anciens moulins restaurés bordent ses rives couvertes « d’ail des ours ».
Les sentiers se succèdent et nous emmènent à La Chapelle Baloue puis à Saint Germain Beaupré, mais aucun commerce n’est en vue. Enfin à Saint-Agnant de Versillat le ravitaillement devient possible.
Il fait froid, et l’abribus nous sert de salle à manger.
Je sors gants et serre-tête et chacun passe une petite laine.

Huit kilomètres nous séparent de La Souterraine. Nous entrons dans la ville vers 13h45 et comme son nom l’indique, les habitants doivent être « sous terre ». Pas un chat, c’est le désert.
Ici nous souhaitons « Bon Camino » à Marie-Ange et Pierre qui font étape sur place.

Une heure trente, environ, de marche nous séparent de Saint Priest et c’est de nouveau sur une voie goudronnée que nous terminons notre parcours.
Arrivés dans le village, nous repérons notre lieu d’hébergement et, oh ! Merveille, nous disposons d’un cadre assujetti d’un confort fantastique.
Nos hôtes sont charmants et plein d’attentions. Ce soir nous dînerons chez eux. En attendant « relax Max » …


La nuit passée dans notre abri de fortune n’a pas été aussi mauvaise que ça. Nous étions au calme et les tapis de sport pas si inconfortables qu’on ne le supposait.
Mais c’est sans regret que nous sommes tous partis « petit-déjeuner » chez Marie à L’Eclat de Soleil.
Une belle et bonne table nous est préparée et après l’avoir grandement honorée nous quittons les lieux presque à reculons.

Il ne pleut pas, mais la température est basse, à tel point que je conserve ma polaire, moi, qui n’ai jamais froid.

Le trajet que nous empruntons est divin.

Nous côtoyons un cours d’eau (La Sedelle) sur un joli sentier qui serpente au gré des méandres du cours d’eau. De belles demeures, anciens moulins, remis en état (par des Anglais ? Hollandais ?), ne sont accessibles que par de petits ponts jetés par-dessus la rivière.
Entre hier et aujourd’hui, ces étapes sont les plus belles de tout le chemin déjà parcouru, du moins, c’est mon avis.

A Saint Agnant de Versillat, nous nous arrêtons pour effectuer l’achat de victuailles et l’arrêt de bus nous offre un abri précaire venté.
Trente minutes plus tard, nous sommes de nouveau en marche. File indienne pour les six encapuchonnés (Anne-Marie, Bernard, Marie-Ange, Pierre et nous)

La Souterraine, ville de cinq milles âmes, est une étape plus que millénaire en direction de Compostelle.
Son nom viendrait d’une crypte semi-enterrée destinée à recevoir des défunts aux temps Gallo-Romain (Villa Sosterranea)

L’église Notre-Dame de l’Assomption, construite en partie sur cette crypte, du début du 11ème siècle, est de style Roman-Limousin et Gothique pour une autre partie.
Le tympan est de type Mozarabe polylobé donnant une impression de noblesse et de gravité.

Nous nous séparons de Marie-Ange et Pierre qui prennent repos dans le camping du lieu.
Encore huit kilomètres et nous serons rendus chez Marjorie et Christophe qui accueillent chez eux- outre des pèlerins – des personnes âgées et/ou handicapées.
Ils sont famille d’accueil.

Anciens restaurateurs, ils nous servent un repas composé de spécialités Creusoises, je m’en lèche les doigts.

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CAMINO CANAL ET MONTAGNE

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Un résumé de mon Camino del Norte en 2011

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