Destination Terre > Europe > Espagne > Saint-Jacques de Compostelle

Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra

Villapañada / Bodenaya (27 km) - Fine pluie - Nuages

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Lundi 14 Juin 2010

EDITH

Nous quittons notre belle albergue dans un petit matin gris, mais sec pour l’instant.

Avant même de récupérer le Camino, nous sommes obligés de nous encapuchonner. Pas de grosses gouttes, mais quand même de quoi nous humecter sérieusement …

Nous montons fortement jusqu’à Alto del Fresno.
Dans la descente qui suit, à 14%, nous côtoyons le chantier de la nouvelle autoroute qui défigure le site.
Peu avant Santa Eulalia de Dóriga, nous passons devant une splendide ferme forteresse où même la grille d’accès aux pâturages est majestueuse.
Nous sommes, à nouveau, en progression dans des montagnes russes rendues plus ou moins praticables par les intempéries des jours précédents.
Quand nous franchissons le rio Narcea, il n’y a aucun doute, les Asturies ont subi une véritable « tromba »
Parvenus devant le Monastère del Salvador, nous sommes déviés du fait des travaux.

Les hameaux traversés nous révèlent leurs horreos (4 pieds) ou paneras (6 pieds et +) tous différents et plus beaux les uns que les autres.
Vers 12h00, nous traversons Salas où une pause bocadillos se fait à l’abri de l’averse.
Une piste empierrée nous permet de sortir à flanc de montagne sur deux kilomètres. En bas, la minuscule rivière est devenue torrent impétueux.
Plus loin, il nous faut sauter des rus devenus cascades et franchir des ponts du 17 et 18ème siècle.

On nous promettait des champs bordés de murets, mais l’Europe de Bruxelles, a transformé cet endroit en un gigantesque chantier.
Autoroute, routes et éoliennes sont venues défigurer ces lieux et en perturber la quiétude.

Après bien de la gadouille, c’est dans une albergue très typique que nous faisons halte à Bodenaya.
Nous nous sentons les bienvenus dans cette ancienne maison, retapée pour la circonstance, accompagnée de son horreo.
Notre albergue

SERGE

Lever 6h20, déjeuner 6h45, départ 7h10 sous de fines gouttes.
Aujourd’hui, c’est le cinquième jour de mauvais temps !
Les Asturies essuient de violents orages provoquant dégâts et grosses perturbations.

Monastère Del Salvador de Cornellana
Avilés a vu des véhicules emportés, des magasins et diverses entreprises envahies par les flots.
On y déplore même un mort.
Demain, encore, est annoncée une alerte orange.
C’est pourquoi il est vivement conseillé aux pèlerins d’éviter les chemins de montagne et de rester sur les routes. Mais ce n’est pas sans risques, vu la conduite des autochtones !
De ce fait, de nombreux pérégrinos choisissent de prendre des transports en commun.
Nous allons - autant que faire se peut – essayer d’éviter de les imiter.

Ce jour, nos pas nous conduisent vers Bodenaya où une auberge très conviviale attend les marcheurs.
Les paysages sont de toute beauté, il n’y manque que le soleil.
Nous passons le pont sur le rio Narcea en furie.
Et encore, il s’est quelque peu calmé.
Ses larges berges disparaissent sous les flots tumultueux. De nombreux arbres ont été arrachés ou sont couchés en travers de son lit
Nous ne sommes pas très nombreux à évoluer sur cette portion du chemin.
Tant mieux, c’est plus favorable pour la réflexion !
Mais celle ci est malgré tout perturbée par l’attention soutenue et permanente nécessaire pour suivre le balisage, car cette fraction du chemin subit un profond chamboulement, dû à la construction d’une autoroute. Les champs bucoliques et les murets ancestraux ne sont plus que vieux souvenirs.
Preuve – s’il en est – que la communauté européenne, qui finance la réfection du réseau routier espagnol, se fout complètement de l’environnement.
A cela, il faut ajouter leurs fameuses éoliennes qui réapparaissent ici.
Toutefois, il nous reste la contemplation des extraordinaires horreos et paneras épargnés par ce bouleversement.

Salas
Nous y arrivons à travers la vallée de Nonaya et un vieux chemin, qui serpente sous chênes et eucalyptus, parsemé de ponts de pierres dont la construction remonte aux 17 et 18ème siècle.

Une pause bocadillos (thon, tomates et huile d’olives) et un thé me redonnent des forces pour repartir.
Il ne pleut plus.

Nouvel équipement obligatoire sur le Camino ???
Le chemin primitif n’a de « premier » que le nom !
Les différents chantiers de l’autoroute qui s’y succèdent, nous contraignent à des détours fastidieux et à patauger dans la boue. Ca promet un futur enchanteur aux pérégrinos de demain qui auront à cheminer par ici une fois les travaux achevés.
Nous arrivons à Bodenaya on ne sait comment.
Le bouquin ne me sert à rien vu le chamboulement des lieux.

Alexendro
L’albergue surgit devant nous. Un horreo, rénové, lui est attenant.
Nous y sommes très bien reçus par un « hospitaleros » qui nous monte même nos sacs dans le dortoir.
Nous sommes libres d’y choisir nos lits qui ne sont pas superposés !
Puis comme d’habitude, douche, lessive, etc. …

Bodenaya / Campiello (25 km) - Enorme pluie

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Mardi 15 Juin 2010

EDITH

L’Ave Maria nous réveille en douceur.
La nuit a été très froide, même bien emmitouflée dans mon sarcophage.
Nos hospitaliers nous ont préparé le petit-déjeuner et il nous faut, maintenant, affronter le mauvais temps.
De fortes précipitations (6 cm/m²) ont été annoncées.

Le début du trajet n’est pas trop humide, mais rapidement, les chemins deviennent difficiles.Nous jouons à Moïse !!!
Le ruissellement, la boue, que l’on essaye vainement d’éviter, rendent la progression pénible. Regrettable, car l’environnement paraît superbe quand le brouillard ou la pluie nous le laissent deviner.

A hauteur du hameau de Santa Eulalia, nous quittons cet affreux bourbier afin de rejoindre le goudron.
Alors que nous traversons Tineo, un déluge nous accable. En quelques secondes, nous voilà trempés jusqu’aux os ! Même pas un bar pour nous abriter. Tant pis, nous mangeons nos «Principes» (de LU) sous l’auvent d’un lavoir.
La reprise du cheminement se fait sur un sentier, mais je devrais dire plutôt dans un cours d’eau, qui monte jusqu’à Alto de Piedratecha (1040m)
La pluie se calme et nous avons même droit à un rayon de soleil.
Hé oui, il existe !
Nous voici presque au sommet, sur un chemin bordé de pierres et de végétation faite de bruyères et genets, quand gronde le tonnerre et qu’une pluie diluvienne s’abat à nouveau.
Nous amorçons la descente et retrouvons – avec joie cette fois – le goudron.
Nous décidons de le suivre jusqu’à Campiello.

Une camionnette stoppe à notre hauteur. Le conducteur nous demande si, par hasard, nous cherchons un taxi ?
Nous le remercions en déclinant son offre.
Il nous signifie que nous sommes « volontaires » (sic)

L’orage se calme.
Le vent se lève et sèche nos capes dans l’attente de la prochaine …
La casa Enfin, nous poussons la porte du bar-épicerie « Casa Herminia »
A peine dedans, Herminia, nous fait poser nos sacs et nous installe pour la comida sans nous laisser souffler.
Soupe, pates, viande, pommes de terre, salade, dessert nous remettent d’aplomb.

Il ne nous reste plus qu’à traverser la chaussée pour pénétrer dans des locaux tout neufs, prévus pour quatorze personnes et dans lesquels nous serons seuls.
Rien d’autre à faire ici, que de regarder tomber la pluie !

Depuis quelques jours, je suis inquiète, le haut de la cuisse de Serge présente un œdème important qui lui occasionne des douleurs plus ou moins fortes.
Il semblerait que sa chute dans l’escalier au mois de janvier ait laissé des séquelles.

A surveiller de près !

SERGE

Dans cette albergue on dîne, on se couche, on se lève en musique à la même heure et on petit déjeune ensemble.

Alexandro, le propriétaire, pour avoir parcouru la totalité des Chemins de Compostelle, connaît parfaitement nos attentes.
A l’instar du père Ernesto, il n’y a pas de tarif référencé.
Il est laissé à notre libre appréciation (donativo)

Nous irons moins loin qu’initialement prévu. La localité préalablement choisie ne dispose que d’un gîte très moyen, ce que ne précise pas notre bouquin !
En revanche, à Campiello, il y aurait une belle albergue privée ( ?)

C’est dur de partir !
Pas seulement parce que nous sommes bien, mais à cause de l’eau qui tombe.
Etre sec et devoir retourner dans l’humidité … il faut être fou pour le faire sans obligation !
C’est parti.
Il pleut.
Au bout de quelques centaines de mètres, nos godasses sont trempées.

La Espina est le premier hameau rencontré. Personne évidemment.
Pourtant au moyen âge c’était un carrefour important pour nos semblables.

Jusqu’à Tineo, le chemin est presque horizontal. Je dis presque, parce que de courts rampailloux sont présents pour la plus grande joie de nos guibolles.
Bien sûr, il y a de la bouillasse dans les chemins creux.
Décidemment, à chaque fois que nous sommes dans ce pays, il connaît une situation météorologique exceptionnelle.
Jusqu’à demain soir, l’alerte orange est maintenue.
On nous prédit soixante litres d’eau par mètres carré !!!

Effectivement, la fine pluie se transforme en une violente drache accompagnée d’un fort tonnerre.
Nous sommes rapidement imbibés, car aucune cape n’est prévue pour ce genre d’intempéries.

Les chemins encaissés deviennent de vrais ruisseaux, à tel point que les gués passent inaperçus.

Tineo est traversé sans que nous puissions y trouver un bar.
Nous sommes à une altitude de 650 m, et nous devons passer par l’Alto de Piedratecha à 1040m.
Nous montons, assez lentement, mais longuement.
Dieu que la montagne est belle … comme le disait si bien le regretté Jean Ferrat !
Même sous les trombes qui continuent de nous assaillir, nous stoppons notre marche pour contempler ces majestueux paysages.

Sur ce chemin primitif, notre seule compagne (outre la pluie !!!) est la solitude. Loin de nos semblables, de l’humanité je continue d’être bien.
J’ai dit à Edith que j’avais dû absorber des euphorisants avant le départ, car je ne parviens pas à perdre mon bien être et mon moral. Cette solitude m’entraîne à la méditation et me pousse à la réflexion. Le retour sur soi est encore plus profond que sur la voie du Puy : moins de monde = plus de temps pour réfléchir, penser, voire relativiser ses problèmes.

Nous suivons maintenant la route car un panneau nous annonce Campiello à cinq kilomètres.
Un brave automobiliste, nous croyant perdus, s’arrête et nous conseille cet itinéraire un peu plus court.
Il nous propose de nous emmener.
« Non merci, nous sommes pèlerins, nous continuons à pieds »
Il nous dit que nous sommes motivés et s’en va !

Nous traversons une suite de petits hameaux avant d’arriver au village tant attendu.

Un resto, c’est l’heure du repas, plein de pèlerins et d’ouvriers y sont attablés.
Certaines têtes nous sont connues, notamment deux anglo-saxonne (Sud Africaine et Canadienne) laissées derrière nous il y a deux jours !!!
Le repas est immensément copieux.
La salle se vide.
Nous restons là car le resto et l’albergue sont tenus par les mêmes personnes.
La patronne nous conduit dans un dortoir super neuf, super propre.
C’est dans ce lieu que nous passerons la nuit.
Herminia et son époux !!!
Demain sera un autre jour.

ULTREIA.
Calendrier
Mai 2010

Pays

COMPOSTELLE 2010

 

Sélection d'articles sur Saint-Jacques de Compostelle

La cathédrale de Saint-Jacques La cathédrale de Saint-Jacques

Tous les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle mènent à sa cathédrale, destination-phare des pèlerins de l'Europe entière. Cette imposante [En savoir plus...]

Sélection photos

Long sera le chemin ...
Long sera le chemin ...
Ajoutée le 17/01/2011 à 16:50 
© Edith et Serge
Croix de Galcetaburia
Croix de Galcetaburia
Ajoutée le 15/09/2008 à 17:22 
© Mallou
Incongur dans ce champ ; filet unique ; village à des...
Incongur dans ce champ ; filet unique ; village à des...
Ajoutée le 11/02/2018 à 11:01 
© isa85
3ème étape un ruisseau
3ème étape un ruisseau
Ajoutée le 26/06/2008 à 20:45 
© henri85
Croix
Croix
Ajoutée le 18/11/2008 à 19:24 
© Mallou

Sélection vidéos


Agrandir la vidéo
Un résumé de mon Camino del Norte en 2011

Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr

Ajoutée le 17/08/2012 à 10:09 © papypik

Voir aussi

 Informations pratiques

Informations pratiquesConsultez nos conseils et infos pratiques avant de partir à Saint-Jacques de Compostelle: monnaie, météo, climat, électricité, santé, sécurité, décalage horaire, etc.

 Actualités de Saint-Jacques de Compostelle

Actualités de Saint-Jacques de CompostelleL'espace blogs permet à chacun de publier en temps réel ses notes de voyage à Saint-Jacques de Compostelle: idées sorties, idées de lecture, actualités de Saint-Jacques de Compostelle, ...

 Photos de Saint-Jacques de Compostelle

Photos de Saint-Jacques de CompostelleDécouvrez les galeries de photos de Saint-Jacques de Compostelle publiées par les membres du club. Tout le monde peut participer !

 Saint-Jacques de Compostelle en vidéos

Saint-Jacques de Compostelle en vidéosNotre sélection de vidéos pour enrichir votre connaissance de Saint-Jacques de Compostelle sur tous vos écrans.

 Voyager à Saint-Jacques de Compostelle

Voyager à Saint-Jacques de CompostelleRéservez votre voyage à Saint-Jacques de Compostelle et trouvez le meilleur prix: séjours, circuits, vols, hôtels, guides, ...


Espace annonceurs


© 2023 www.club-des-voyages.com
Tous droits réservés.