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Du 17/04 au 29/06 - 2114 km - Champagne/Vezelay/GR10/Camino del Norte et Primitivo/Cabo Fisterra

Ribadesella / Colunga – Oviedo (en bus) - (20 km + 65 km) - Déluge (tromba)

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Samedi 12 Juin 2010

EDITH

Hé oui, il pleut !
Le ventre vide nous voilà dehors et en quelques instants, aussi trempés que la veille.
Des trombes d’eau continues rendent les sentiers impraticables.
Je n’essaye même plus d’éviter de patauger dans l’eau et la boue,
Le décor est pourtant superbe, heureusement, car mon moral est au plus bas.
Et en plus, le fléchage n’est pas toujours bien visible et contribue à nous compliquer la vie, nous obligeant à rebrousser chemin après nous être engagés jusque sur une plage.
L’estomac dans les talons, il est impossible de trouver de quoi le remplir !
Enfin, un abri de fortune nous autorise une pause pour grignoter les quelques biscuits restants.
Je rêve d’un bon café bien chaud.
Une brève accalmie, nous permet d’admirer la côte très sauvage de la Playa de Espasa juste avant La Isla.Le plus dur est de devoir repartir …
Une brève accalmie, nous permet d’admirer la côte très sauvage de la Playa de Espasa juste avant La Isla.
La pluie redouble, nous décidons de suivre la nationale jusqu’à Colunga, tant les chemins sont rendus difficiles.
Au panneau d’entrée, un car nous dépasse.
Nous profitons de son arrêt pour courir vers lui. Le chauffeur nous a aperçus, nous y montons.
Tant pis, il ne faut pas pousser … Trop c’est trop !
A peine à l’intérieur, nous y sommes accueillis par des bravos. Presque tous les pèlerins de la veille, y sont installés depuis le départ et nous acclament.
Ils nous félicitent pour notre courage et ténacité.
Pourtant, nous ne sommes pas fiers du tout d’user de ce moyen, mais honnêtement, je n’en pouvais plus.
Transie, je n’aspire qu’à me déchausser et manger chaud !!!
Première chose en arrivant à Oviedo, se restaurer.
Deuxième chose, l’auberge de jeunesse. Nouvelle douche froide, le tarif y est exorbitant. Demi-tour pour quérir un autre hébergement.
L’albergue de pèlerins ouvre tardivement. Il est 15h00 et on en à marre !
Nous nous rabattons sur un hôtel modeste de la vieille ville où, enfin, nous essayons de sécher chaussures et vêtements pour repartir demain … sous la pluie !
Une Bandas d’Asturias

SERGE

Nous quittons, le ventre vide, l’auberge, Jean-Marie et Roger.
Ces derniers font, du fait des mauvaises conditions climatiques, une très courte étape.
Quant à nous, nous allons tenter de rallier Sebrayo, distant de trente deux kilomètres.Chemin ou ruisseau ???
Ce jour, beaucoup de pèlerins baissent les bras (un couple Suisse, trois Italiens, deux espagnols et un Asiatique) et décident de prendre le car jusqu’à Gijón, agglomération située sur le Camino de Norte.
Pour notre part, c’est par le Camino Primitivo, via Oviedo, que nous passerons.
La montagne y est réputée dure, voire très dure !
En sortant, nous sommes assaillis par la pluie.
Nous longeons le Paséo maritimo et admirons les énormes rouleaux de l’océan déchaîné.
Kilomètres après kilomètres, nous traversons des villages complètement déserts.
Pas de vie, tout le monde dort.
Rien n’est ouvert.
Vers 9h30, un abri bus nous offre un refuge précaire pour grignoter nos derniers carrés de chocolat et les quelques biscuits restants.
On repart.
Il pleut !
Edith avance, mais je sens bien qu’elle en a marre.
Pourtant et malgré toute cette eau, nous prenons le temps d’admirer les côtes.
C’est fantastique et il est dommage que le soleil ne soit pas de la partie.
Nous dépassons Isla, dans laquelle Roger et Jean-Marie termineront leur journée dans l’albergue. La tentation de stopper ici me gagne un bref instant.
Regard à Didou … Que fait-on ? On continue !!!
Mes chaussures sont transpercées, je sens mes pieds plein d’eau. Malgré la pèlerine – soit disant étanche – j’ai le short trempé, même le mouchoir est mouillé.
Les lunettes sont dégoulinantes et c’est à travers une pellicule d’eau que je tente de déchiffrer les indications du guide.
Nous sommes sur la N632.
Plus que quelques longueurs avant l’entrée de Colunga. Sur le bouquin, figure un hôtel à tarif pèlerin.
Nous allons nous y arrêter, car je ne nous vois pas continuer encore trois heures sous ce déluge.
Un arrêt de car est là à une centaine de mètres.
Un homme sous un parapluie semble attendre.
Il s’avance hors de l’abri.
Je me retourne, un car arrive, passe à ma hauteur, je lui fais signe.
Je traverse et me mets à courir.
Le chauffeur nous a vus.
Il descend pour ouvrir la soute.
« Allez-vous à Sebrayo, lui demandais-je ? »
« Oui, me répond-il ! »
Les sacs dans le coffre, on monte !
Et là, presque tous les pèlerins – cités plus haut – sont présents.
Nous gagnons nos places sous des applaudissements et des bravos.
En fait, ils saluent notre courage, dixit la Suissesse !
Edith craque et verse quelques larmes.

A Villaviciosa, nous n’avons que quelques minutes pour prendre la correspondance et acheter nos billets pour Oviedo.
Nous saluons une dernière fois nos compagnons d’infortunes.
Il est 13h30 lorsque nous sortons de la gare routière d’Oviedo.
Nous remplissons nos panses dans la cantina du lieu.
Puis, direction l’AJ située à l’autre bout de la ville. Mais ici, dans cet établissement et contrairement aux autres, il faut posséder la carte d’adhérent.
Retour à la case départ.
Mon moral se lézarde un tantinet aujourd’hui.
Je me sens coupable d’avoir pris le car et j’en veux un peu à ce pays pour son manque de cohérence. Nous avons été acceptés plusieurs fois dans ce type d’auberge en tant que pèlerin, mais ici non !
Pourquoi ???
Mystère !!!
Finalement, c’est dans un modeste hôtel que nous allons dormir.
A droite le Camino del Norte - a gauche le Primitivo

Oviedo / San Juan de Villapañada (28 km) - Bruine et nuageux

Saint-Jacques de Compostelle / ESPAGNE

Dimanche 13 Juin 2010

EDITH


Rien de plus démoralisant que de remettre des chaussures mouillées.
Mais pas d’autre solution.
Heureusement, nous ne partons pas à jeun.
Hier au soir nous avions acheté jus d’oranges, lait chocolaté et brioches au sucre.

Les rues d’Oviedo sont bien silencieuses par rapport à la veille. Nous avons pu assister à plusieurs mariages dont un, très typique, pourvu d’un « bandas d’Asturias » (musiciens locaux)

Une pluie fine tombe.
Une heure est nécessaire pour sortir de la ville et retrouver les petits sentiers, moins ruisselants, mais toujours boueux.
Les dénivelés reprennent doucement, dans un paysage boisé et vallonné.
Avant Rodiela de la Vega, nous passons sur un pont Roman, enjambant le rio Nora. Les intempéries des derniers jours l’on rendu furieux.

Serge avait prévu une courte étape (11 km).
A Venta del Escamplero, munis des clés de l’albergue, nous allons déposer nos sacs et revenons à la casa Fernando pour les formalités et les provisions.
Manque de pot, aucune épicerie sur place ce jour.
Impossible de rester, n’ayant rien à manger.
Il est à peine 11h00, nous décidons de continuer.
La pluie nous abandonne et nous laisse presque tranquille.
Nous suivons de très jolis chemins.

Soudain, un bruit sourd, m’intrigue. Le rio Nalón en colère.
Vite, je suis renseignée.
C’est le rio Nalón qui a doublé de volume et dont le débit est impressionnant.
Notre itinéraire nous fait descendre et longer ce fleuve. La végétation, a été, et est malmenée par son débordement.
Problème !!!Tout à coup, un gros problème surgit !
Le chemin est traversé par un ru. Ce dernier a considérablement grossi et il nous est impossible de le passer à pieds secs.
Pas d’autre solution que de faire de l’accro-branche !
On se défait de nos sacs.
Serge s’élance le premier, je lui jette son sac, puis le mien et mes bâtons.
A mon tour, je me lance … Quelle aventure !
J’espère ne pas avoir à revenir sur nos pas …
Nous reprenons de l’altitude ce qui nous éloigne du danger.

Grado.
Nous y faisons des provisions en vue de la cena, et, grand luxe, nous déjeunons dans un restaurant.
Il est 14h30, je me dis que nous prenons le rythme Espagnol.

Rassasiés, la fin du parcours ne nous fait pas de cadeau. Une raide ascension nous épuise jusqu’à San Juan.
L’albergue municipale est coquette et agréable.
Bonne surprise, je peux y faire une lessive et sécher correctement nos chaussettes sur des radiateurs électriques.
De plus, frigo et placards contiennent de quoi satisfaire des appétits d’ogres.

Finalement nous avons eu raison de poursuivre ce matin et tort de nous être chargés en vain.


SERGE

Nous déjeunons dans notre chambre à l’aide des produits achetés la veille.
C’est mieux que de partir le ventre vide … Sous la pluie ...
Il bruine et, parfois, une ondée un peu plus sévère survient. J’ai prévu de faire une courte étape afin de nous sortir des pré-découpages du guide.

Le paysage devient plus alpestre et le relief, accidenté, se fait sentir dés la sortie d’Oviedo.
Malgré la grisaille, mon petit coup de fatigue morale s’est envolé. Edith semble, également, aller mieux.
Nous progressons sur de petites routes et dans des chemins creux, où parfois la boue est très présente. Cependant, ce n’est pas la « patouille » de 2008.
Nos chaussures sont encore humides, et au vue des conditions, ne sont pas prêtes de sécher.
Nous sommes à présent sur le Camino Primitivo situé en plein cœur des Asturies.
Nous attaquons la montagne par des chemins anciens et champêtres. Une partie d’entres-eux sont transformés en véritables torrents du fait du ruissellement.
Des pueblos très tranquilles, typiques de cette région, sont traversés. Nous y voyons de nombreux Horreos (séchoir à maïs) indissociables du décor rural Asturien.
Aucune ferme n’aurait pu se passer de cet élément servant à la fois de grenier et de magasin pour conserver le maïs ainsi que toutes denrées comestibles et périssables.
Ils remontent probablement à la préhistoire. Mais ce sont les romains qui les mentionnent pour la première fois.

Nous arrivons à Venta del Escamplero. Nous nous rendons chez Fernando pour chercher les clés.
Cette belle albergue est équipée d’une cuisine. Mais, nous ne disposons pas de provisions. La casa Fernando non plus, malgré les indications portées sur le livre.
Donc, nous repartons.
Encore dix sept kilomètres pour rallier Villapañada.
Mais il nous faudra bien faire des achats !

Grado rimant avec « crado », on nous a déconseillé d’y faire étape.
Aujourd’hui, c’est Domingo !
En théorie, le pays est fermé.
Notre repas de ce soir s’annonce donc frugal.
A Grado, c’est jour de fête.
Saint Jacques veillant sur nous, tous les commerces y sont ouverts.
Ravitaillement et repas dans un excellent restaurant.
Nous repartons l’estomac et les sacs lestés !
Encore quelques kilomètres et nous serons au bout sans savoir ce que nous allons y trouver.
Ca monte dur à la sortie de Grado.
Un décor bucolique s’offre à nous, un peu gâté par la présence d’une autoroute.

Ah oui ! j’oubliais de préciser qu’avant Grado, le Camino suit le rio Nalón. Celui ci est furieux et déborde largement de ses rives.
A un moment, notre chemin disparaît sous ses eaux.
Il nous faut jouer les Tarzans pour franchir un ruisseau grossi des eaux du Nalón.

Accrobranche ???  Non,  ...... Chemin de Compostelle !
Villapañada.
L’albergue est située hors du chemin, mais elle en vaut le détour.
Propre et bien équipée.
Deux Espagnols, qui en sont à leur début, sont déjà présents.
Nous sommes stupéfaits de constater que cette auberge dispose de provisions pour les pèlerins.
Si nous avions su, les trois kilos supplémentaires seraient restés dans les rayons du magasin !!
Calendrier
Mai 2010

Pays

COMPOSTELLE 2010

 

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Un résumé de mon Camino del Norte en 2011

Un film de 5mn pour résumer mon Camino del Norte et Primitivo fait en 2011 Le récit complet sur http://papypikcaminodelnorte.unblog.fr

Ajoutée le 17/08/2012 à 10:09 © papypik

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