Destination Terre > Asie > Chine
Mont Wutai |
Avec ses cinq plateaux, le Mont Wutai est une montagne sacrée bouddhiste. Ce paysage culturel compte 41 monastères, dont la grande salle orientale du temple de Foguang, l’un des derniers édifices en bois de la dynastie Tang existant, orné de sculptures d’argile grandeur nature. Il abrite également le temple Shuxiang de la dynastie Ming, vaste ensemble de 500 statues représentant les légendes bouddhistes tissées dans des décors de montagnes et d’eau en trois dimensions. Globalement, les bâtiments de ce site illustrent la façon dont l’architecture bouddhiste a contribué au développement et influencé la construction de palaces en Chine pendant plus d’un millénaire. Le Mont Wutai, littéralement « la montagne aux cinq terrasses », est le plus haut du nord de la Chine. Il est particulièrement remarquable de par sa typologie, faite de pentes vertigineuses et de cinq sommets dénudés. Les temples ont été construits sur ce site à partir du 1er siècle ap. J.C. et ce jusqu’au début du 20è siècle.
Ce site culturel est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 2009.
Histoire du site
Selon les Archives du mont Qingliang, rédigées par le maître bouddhiste Zhencheng de la dynastie Ming, le premier temple du mont Wutai fut bâti sur ordre de l'empereur Han en 68 apr. J.-C., à l'époque où les maîtres bouddhistes indiens se rendirent en Chine pour promouvoir le bouddhisme. Ils jugèrent le mont Wutai identique, en termes de topographie, au pic des Vautours (Rajgir, en Inde), où Sakyamuni enseignait le sutra du Lotus. Sous les dynasties du Nord et du Sud, grâce à la protection des empereurs qui initièrent la tradition de pèlerinage vers les cinq pics, le mont Wutai prospéra, comptant plus de 200 temples et monastères.
Un lien s'instaura rapidement entre le mont Wutai et le culte de Manjusri, un bodhisattva associé à la sagesse. Un sutra de l'an 418 apr. J.-C., la Résidence de Bodhisattva, rouleau 45, identifie le mont Qingliang comme la résidence de Manjusri, et on pense généralement que ce mont est le mont Wutai.
Sous les dynasties Sui et Tang, le mont Wutai connut l'apogée de sa prospérité. Tous les empereurs Tang publièrent des édits impériaux sur des questions telles que la construction, l'exonération d'impôts, la cartographie ou le placement des moines et des nonnes de toute la nation sous le contrôle des monastères de Wutai, en faisant ainsi le coeur du bouddhisme Han. Le nombre de temples s'éleva à 360, attirant des moines venus d'Inde, du Népal, du Sri Lanka, de Birmanie, du Vietnam, de Corée et du Japon, qui répandirent ensuite la foi Manjusri dans toute l'Asie du Sud-Est.
Sous les dynasties Song et Yuan, le nombre de temples déclina jusqu'à 70 environ, mais de nouvelles salles furent construites, notamment la salle Manjusri du temple de Foguang. Le bouddhisme tibétain se diffusa jusqu'au mont Wutai, où il coexista harmonieusement avec le bouddhisme Han.
Le bouddhisme connut un nouvel essor sous les dynasties Ming et de nombreux temples furent reconstruits, notamment la grande pagode blanche et un monastère public de Sukhavati. Le nombre de temples augmenta de nouveau jusqu'à 104. Les empereurs Qing entreprirent maints pèlerinages au mont Wutai, dans le cadre d'une politique de manifestation de solidarité ethnique avec les Mongols voisins, pour renforcer les frontières et favoriser la stabilité sociale. À cette époque, il y avait 25 lamaseries tibétaines et 97 communautés bouddhistes Han oeuvrant côte à côte.
De la fin de la dynastie Qing aux premières années de la République de Chine, le mont Wutai déclina, dans un contexte d'instabilité sociale. Depuis 1949 et la fondation de la République populaire de Chine, des efforts ont été faits pour redonner vie aux édifices et les protéger. Il y a maintenant 68 temples dans la montagne ; 21 à l'extérieur et 47 à l'intérieur du cercle des cinq terrasses ; 7 lamaseries tibétaines et 40 monastères bouddhiques Han ; 5 couvents et 1 monastère public.
Jusqu'aux années 1950, les temples étaient entourés, au nord-ouest, de versants montagneux et boisés, couverts de petits peupliers du Wutai, de pins de Chine, d'épicéas et de petits arbrisseaux sauvages. À l'est se trouvaient le fleuve Qingshui et au sud des terres arables travaillées en terrasses pour la subsistance des moines et des habitants. Avec le soudain accroissement de la population dans les années 1950, une grande partie des forêts du nord-ouest furent rasées et transformées en terrasses agricoles, bien que, à cause de l'altitude relativement élevée, la production fût faible. Dans les années 1990, avec moins de gens engagés dans l'agriculture, une grande partie de ces terres arables furent abandonnées, provoquant l'érosion des sols. À la fin des années 1990, pour protéger l'environnement écologique et dans le cadre d'une politique nationale de reboisement des terres agricoles, le gouvernement a lancé un programme quinquennal de boisement, plantant des pins, notamment du pin de Chine, une essence locale, et des épicéas, avec de petits arbrisseaux locaux.
Ces cinq dernières années, de nombreux habitants vivant à Taihuai ont été déplacés vers la nouvelle commune de Jinganku, à 16 km, où de nouveaux logements et des installations touristiques ont été construits. Quand le projet sera achevé, en 2020, 395 foyers auront été déplacés depuis six villages, ainsi que depuis les établissements de Dongzhuang et de Guizicun, avec 36 hôtels et 108 magasins.
Sélection photos
Sélection vidéos
Agrandir la vidéo
La "Danse du dragon de feu" dans les rues de Hong Kong
Des milliers de curieux se sont massés mercredi soir dans un des quartiers historiques de Hong Kong pour assister à la "Danse du dragon de feu", [Suite...]
Agrandir la vidéo
La Grande Muraille de Chine
Parcourez la grande muraille de Chine en vidéo! Classée au patrimoine de l'UNESCO, la Grande Muraille est un ensemble de fortifications militaires [Suite...]
Sélection de la médiathèque
Bibliothèque du voyageur
Histoire et société Route entrouverte par les Bactriens (220 av. J.-C.), amorçant les premières relations entre l'Europe et la Chine ; officiellement tracée par le général Zhang Qian, émissaire de l'empereur Wu Di, après avoir franchi avec succès le Pamir et les Tian Shan ; tombée dans l'oubli dès l'avènement des échanges par voie maritime, entamés par Marco Polo ; redécouverte au XIXe siècle par [En savoir plus...]
DVD Guides
Au départ de Xi'an, 12 000 kilomètres de pistes caravanières se frayent un chemin à travers steppes et déserts, avant de gravir les plus hauts sommets du Pamir et glisser vers les rives de la Méditerranée. Deux millénaires durant, des hommes venus de tous horizons ont acheminé par cet itinéraire soieries, épices, pierres précieuses, fourrures, mais surtout les savoirs et les cultures. L'expédition [En savoir plus...]
Tibet
Dans cet ouvrage, Dominique Agniel et Michel Gotin nous invitent à suivre les pas d'Alexandra David-Néel, première occidentale à entrer à Lhassa, la capitale interdite du Tibet, en 1924, à l'issue d'un voyage de plusieurs mois à travers l'Himalaya. Le texte est extrait d'une série d'entretiens radiophoniques enregistrés en 1954 et conservés par l'institut national de l'audiovisuel (INA). C'est le récit [En savoir plus...]
Voir aussi
Nos différentes cartes de la Chine à explorer: carte physique, carte routière, vue satellite. Pour tout savoir sur la géographie de la Chine.
Consultez nos conseils et infos pratiques avant de partir en Chine: monnaie, météo, climat, électricité, santé, sécurité, décalage horaire, etc.
L'espace blogs permet à chacun de publier en temps réel ses notes de voyage en Chine: idées sorties, idées de lecture, actualités de la Chine, ...
Découvrez les galeries de photos de la Chine publiées par les membres du club. Tout le monde peut participer !
Notre sélection de vidéos pour enrichir votre connaissance de la Chine sur tous vos écrans.
Réservez votre voyage en Chine et trouvez le meilleur prix: séjours, circuits, vols, hôtels, guides, ...